Le surhomme dans Biohazard

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Bio Gemini
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Ce sujet reprend des réflexions déjà amorcées dans le topic sur BH5, notamment en ce qui concerne les objectifs de Spencer, mais bien avant d’être une réflexion sur BH5, le topic est avant tout centré sur une analyse détaillée et assez personnelle du scénario de BHUC. Aussi, bien que le sujet englobe des réflexions sur différents épisodes de la série, de BHCV jusqu’à BH4, en définitive tout tourne principalement autour de Umbrella Chronicles, épisode qu’il me tenait à cœur de chercher à expliquer en détails dans ses éléments scénaristiques. J’ai finalement pensé que BHUC unifiait assez bien tous les différents épisodes, et notamment à travers le thème du surhomme, qui à mon avis peut servir de fil directeur pour toute la série en général. C’est ce qui a donné lieu à la création d’un topic à part, où des discussions sur l’ensemble même de la série peuvent être élaborées.
De mon point de vue, tout cela est une bonne manière de remettre les choses à plats, de faire un bon nombre de rappels sur la série bien sûr mais surtout de faire le point avant la sortie de BH5, qui devrait éclaircir pas mal de zones d’ombre. J’avais réellement l’envie d’essayer ce genre d’analyses et de spéculations avant la sortie du jeu, et j’ai l’impression que c’est le moment ou jamais. J’espère que vous me pardonnerez mon style insipide à lire, mes quelques répétitions aussi bien que le caractère parfois assez brouillon de mes réflexions (surtout vu l’ampleur qu’a fini par prendre mon message), qui ne sont évidemment pas définitives mais qui appellent à être complétées ou rectifiées, et ce même avant la sortie de BH5. Pour ceux qui abhorrent les spéculations où l’on enchaîne hypothèses sur hypothèses, nous sommes en plein dedans, alors passez votre chemin ou bien venez rigoler un bon coup, comme vous le sentez. Gardez toutefois bien en tête lorsque vous lirez ce topic qu’au fond, je ne demande à personne de partager complètement mon interprétation du scénario, car peut-être suis-je totalement éloigné de la vérité, mais ce que je cherche surtout à faire comprendre et à justifier du mieux que j’en suis capable, c’est que les différents épisodes autorisent selon moi la vision des choses qui est pour l’instant la mienne. Il me tarde vivement de voir quelle allure vont prendre les choses avec BH5, afin de démêler une fois pour toutes le vrai du faux. Pour tous ceux qui ne se seraient rien spoilés sur BH5 dernièrement, j’y ferais assez peu référence et à chaque fois sous la balise « spoilers », la seule chose qu’il vous faudrait éviter étant en fait la dernière partie sur Wesker. Autrement, tout ce qui concerne les spoilers sur BH5 sera nettement isolé, le sujet restant en large part une analyse de BHUC comme je l’ai indiqué. Après, si vous ne voulez vraiment et strictement rien savoir de BH5, même vaguement (je doute qu’il y ait des personnes dans ce cas mais sait-on jamais), le mieux serait peut-être encore évidemment de ne pas lire le topic du tout.

En dernière remarque, je signale que mon post contient quelques références ainsi que de très brefs exposés en rapport avec la sélection naturelle et quelques théories de l’évolution, notamment celle de Darwin, la théorie de la Reine Rouge ou encore les théories de Herbert Spencer. Bien évidemment, mais je crois qu’il est tout de même nécessaire de l’exprimer clairement, il ne s’agit pas d’analyser ces doctrines ni même de les restituer dans leur exactitude : les développeurs ont pu s’en inspirer je pense, mais ce qui importe n’est pas l’essence de toutes ces théories, simplement leur image véhiculée dans l’inconscient collectif si je peux le dire ainsi, l’image que tout le monde et n’importe qui s’en fait dans leurs traits les plus grossiers et les plus significatifs, et donc aussi les scénaristes de chez Capcom. Je reste parfaitement conscient que Biohazard est avant tout une série B, dont le scénario n’est ni très vraisemblable ni très profond, mais je pense aussi que le thème du surhomme est en lui-même devenu assez classique dans les œuvres de fiction pour pouvoir se faire une place ici.

  • Une conception nazie du surhomme dans BHCV
Le concept de surhomme, que l’on rencontre dans la littérature romantique et dont le développement s’est principalement trouvé achevé par Nietzsche d’un point de vue philosophique, a été historiquement récupéré par le nazisme et les antisémites, qui ont complètement saboté la philosophie nietzschéenne en s’appuyant sur elle en un sens qui la dénaturait complètement. Peu nous importe ici d’étudier les raisons de ce phénomène ou la manière dont le sens du concept de surhomme a évolué par rapport à Nietzsche, il nous faut simplement retenir qu’avec l’extrême droite allemande, le surhomme s’est trouvé mêlé à la conception d’une race d’hommes supérieurs, aux capacités physiques et intellectuelles sublimées, bref ramené à des idées beaucoup plus brutes et terre-à-terre. Ainsi, c’est en un sens biologique et même évolutionniste qu’il nous faut considérer le surhomme, puisque avec le nazisme y était rattachée l’idée d’une purification de la race humaine, d’extermination des êtres inférieurs en vue de la perpétuation des meilleurs. Historiquement, le concept de surhomme s’est trouvé profondément entaché d’idées racistes et d’évolutionnisme biologique, à cause de l’Allemagne nazie, et c’est le surhomme compris en ce sens qui, de toute évidence, recouvre en majeure partie la série Biohazard, en tous les cas depuis BHCV où ce thème s’affiche assez explicitement. A cet égard, on pourrait certainement considérer cet épisode comme le véritable premier tournant de la saga, même si cette idée du surhomme n’est sans doute pas non plus fondamentalement étrangère aux épisodes précédents, notamment dans BH1 où le Tyrant est censé représenter la forme de vie ultime. A mon avis, BHCV a joué comme le rôle de révélateur pour les scénaristes, et a été l’épisode montrant explicitement du doigt ce thème du surhomme, faisant ainsi prendre conscience aux développeurs que c’était cette idée qui était déjà en germe dans les épisodes précédents, même si cela n’était pas nécessairement tout à fait présent à leur esprit. De ce point de vue, si l’origine du thème du surhomme est BHCV, en tant que fondement ce thème serait présent dès le premier épisode, et en ce sens BHCV est peut-être le plus « biohazardien » de tous épisodes (ceux qui le détestent risquent de ne pas être d’accord j’imagine, et verrons plutôt en BHCV une rupture radicale vis-à-vis de l’esprit des premiers opus). Ce qui donne à penser que ce thème est mis au jour avec BHCV est d’abord le rapport historique étroit qui existe entre le nazisme et le surhomme, car vous savez tous aussi bien que moi qu’il existe de nombreuses références au nazisme et à l’Allemagne de la Seconde Guerre Mondiale dans BHCV, dont les plus évidentes :
  • La présence d’un char Tigre allemand dans le centre militaire de formation.
  • Les pistolets Lugers, d’origine allemande et qui ont connus un énorme succès lors de la Seconde Guerre Mondiale (même s’ils ont été créés avant).
  • Le baraquement des prisonniers, qui fait spontanément songer à des camps de concentration.
  • Les expériences du médecin légiste, en écho aux expériences douteuses que pratiquaient certains médecins nazis sur des prisonniers.
  • Alfred et Alexia Ashford qui sont de type aryen, blonds aux yeux bleus, et qui sont nés artificiellement dans le cadre d’un projet à visée clairement eugéniste, étant donné qu’Alexander a isolé le gène qui conditionne l’intelligence humaine, puis l’a poussé au maximum de ses possibilités pour donner naissance aux jumeaux. Pour rappel, ces derniers devaient à l’origine posséder des noms allemands, et s’appeler Hilbert et Hilda Krueger, ce qui nous prouve combien les développeurs avaient des idées bien précises concernant le scénario du jeu, même s’ils n’ont pas su aller jusqu’au bout de leur pensée. Cela a d’ailleurs quelques répercussions négatives sur l’ambiance générale du jeu, dont on a l’impression qu’il se cherche un peu un style, car même si l’ombre de l’Allemagne nazie plane durant toute la partie, on nous présente les Ashford et Spencer comme membres de l’aristocratie britannique, ce qui donne le sentiment d’un mélange hétérogène assez maladroit.
Soit dit au passage, il n’est sans doute pas inapproprié de rappeler que la majorité des méchants sont blonds dans Biohazard, et quand ils ne le sont pas ils ont alors quasiment tous les cheveux gris, souvent à cause de leur vieillesse d’ailleurs. Ainsi Wesker, Birkin, Hunk, Vincent, Alexander, Alfred, Alexia, Leon et Krauser sont blonds, là où Marcus, Spencer, Sergei, Morpheus, Nicholai, Greg, Saddler et Salazar ont les cheveux gris. Les deux seules exceptions réelles sont le jeune Marcus (plutôt châtain, et encore) et Irons, qui reste tout de même un personnage secondaire. Bon néanmoins, je doute que ce fait ait directement rapport avec la race aryenne, l’explication devant plutôt se situer dans un mode de représentation typiquement japonais, qui distingue souvent les japonais et les étrangers par la couleur des cheveux. La couleur standard des cheveux pour les japonais étant le noir ou le brun, il est ainsi plus facile pour eux de s’identifier à des personnages aux cheveux bruns/noirs, ce qui réserve principalement la couleur blonde aux méchants. Malgré tout, je ne trouvais pas tout à fait hors de propos d’insérer cette parenthèse ici.

Maintenant, les références de BHCV étant ce qu’elles sont, considérées ensemble elles pointent directement vers le nazisme. En conséquence, le personnage même d’Alexia et son objectif dans le jeu ne peuvent à leur tour que faire référence à l’idée du surhomme (intrinsèquement liée au nazisme) et de l’avènement d’une race supérieure d’êtres humains. Veronica est la figure emblématique d’un être supérieur de race pure, à la beauté et à l’intelligence légendaires, et Alexia en est en quelque sorte la réincarnation : elle est le fruit de l’eugénisme d’Alexander, donc suivant l’étymologie du mot Alexia est bien née, elle est littéralement un génie, dotée des meilleures capacités dont puissent êtres pourvus les êtres humains, une beauté et une intelligence hors normes en l’occurrence, c’est-à-dire des caractères physiques et intellectuels portés artificiellement à leur degré le plus éminent. De son vivant, Alexia représente l’être qui s’est élevé au stade le plus parfait de l’humain, et l’injection du virus T-Veronica ainsi que son incubation cryogénique symbolisent alors le passage de l’humain vers le surhumain. La transition s’achève au réveil d’Alexia, et l’une des caractéristiques notables de sa surhumanité est principalement, avant même toute métamorphose effective qui n’est peut-être que secondaire finalement, une sorte de « méta-conscience » : d’une façon ou d’une autre, Alexia est en effet capable de projeter son esprit au-delà de son propre corps, puisqu’elle contrôle à distance les tentacules que l’on aperçoit dans le jeu et qui sont comme une extension d’elle-même, de son propre corps, et par ailleurs nous sommes en droit de supposer qu’elle a pu d’elle-même ouvrir sa propre capsule en ressentant la mort imminente de son frère. A ce titre, l’interprétation du personnage d’Alexia par S.D. Perry dans son roman n’est donc pas tout à fait illégitime, elle se base réellement sur des éléments concrets du jeu. La renaissance d’Alexia était également censée marquer l’origine et l’avènement d’une ère nouvelle pour l’humanité, car elle projetait en effet de répandre son virus sur la terre entière, donc de faire évoluer l’humanité entière vers un stade qu’elle jugeait supérieur, visiblement ancré dans un écosystème où s’équilibreraient harmonieusement l’humain, l’animal et le végétal.

  • La surhumanité telle qu’envisagée par Spencer
Cet aspect pourtant bien marqué dans BHCV tendra à se dissiper, mais seulement parce qu’il aura fallu attendre très longtemps avant d’avoir une suite à cet épisode, et ce thème de la surhumanité, d’une espèce supérieure d’hommes, ne sera d’après moi repris explicitement qu’avec BHUC, épisode qui lève partiellement le voile sur les motifs de Spencer.

Comme je le disais dans le topic sur BH5, les révélations qu’apporte Sergei à la fin de Dark Legacy sont tout à fait intéressantes, et elles poursuivent aussi l’idée déjà présente dans BHCV, à savoir celle d’instaurer une nouvelle espèce d’hommes, des surhommes, ou de purifier le monde : « The Tyrants are my brothers, and my brothers and I will issue in a new era for all mankind ». Sur ce point, je préviens que je vais reprendre en partie les messages que j’ai déjà rédigés dans le topic sur BH5, mais pour ensuite essayer de mieux développer mon propos. Selon moi, et d’après les propos tenus par Sergei, l’objectif de celui-ci était d’anéantir la race humaine telle qu’elle existe actuellement, ou plus exactement de transformer l’humanité afin que naisse une nouvelle race d’hommes, des surhommes-Tyrants en quelque sorte, c’est-à-dire des êtres humains rendus plus puissants grâce au virus-T avec lequel ils pourraient cohabiter. Par Tyrants il faut ici entendre des êtres humains génétiquement modifiés par le virus-T mais qui conserveraient bien cependant leur intelligence et toutes leurs capacités cérébrales à l’instar de Sergei, et pas simplement les Tyrants stupides que l’on combat à plusieurs reprises et qui sont juste à même d’obéir à des ordres primaires préprogrammés. Si le but de Sergei est bien tel que l’on dit, tout porterait à croire qu’il s’agit aussi et avant tout de celui de Spencer, puisque Sergei nous est présenté comme quelqu’un lui vouant une loyauté sans commune mesure et veillant constamment à satisfaire ses désirs, même les plus extrêmes. Je vois très mal Sergei mettre au point ses projets personnels concernant la face du monde indépendamment de Spencer, donc d’une façon ou d’une autre, les paroles que tient Sergei à la fin de Dark Legacy doivent pouvoir tout aussi bien se référer à lui qu’à Spencer.

Le plan de Spencer s’inscrirait donc dans une logique évolutionniste qui devrait aboutir à la formation d’une nouvelle espèce, son désir serait d’opérer une sélection parmi les hommes afin de préserver les meilleurs d‘entre eux. On aurait donc affaire ici à une certaine conception de la théorie de l’évolution par sélection naturelle. Cette théorie a été exposée par Darwin, je m’appuierai dessus pour expliquer comment j’imagine quelle pourrait être la vision du monde selon Spencer dans Biohazard.
  • Théorie de l’évolution par sélection naturelle :
    La sélection naturelle est définie par Darwin comme la conservation chez les êtres vivants des variations avantageuses, et l’élimination des variations désavantageuses ou nuisibles. Les êtres vivants existent selon Darwin dans le cadre d’une lutte générale pour la vie, car il y a plus d’êtres vivants que de places à occuper dans un environnement donné ou sur la Terre globalement, en raison par exemple du fait que le nombre de ressources disponibles est limité. Dès lors, s’il arrive que certains individus soient favorisés par une variation phénotypique qui les différencierait des autres individus de la même espèce, les individus favorisés auront plus de chances de subsister et de laisser des descendants que leurs concurrents. Par accumulation des variations qui se transmettent héréditairement et sur une échelle de temps considérable, de nouvelles espèces viennent ainsi à naître.
Ce qui m’intéresse maintenant est de montrer qu’en résumé il y a l’environnement « hostile » d’un côté, les individus en concurrence pour l’existence de l’autre, et que parmi ces individus, ce sont ceux qui possèdent un avantage qui ont toutes les chances de survivre. Pour simplifier, on dira que cet avantage est un trait phénotypique qui est l’expression de certains gènes. Si vous appliquez globalement cette idée à Biohazard, on aurait d’un côté l’environnement infecté par le virus-T, et de l’autre les humains qui évolueraient dans cet environnement. Dans ces conditions, ceux qui devront survivre et se perpétuer seront ceux dont le code génétique permet de cohabiter avec le virus, les autres mourront ou finiront par devenir des zombies. Le WR2 nous indique que certains individus, même très peu, seraient susceptibles d’évoluer spontanément vers le stade de Tyrant comme le fait Sergei, 1 sur 100 000 000 (parmi lesquels Sergei donc, de toute évidence), ce qui signifie qu’étant placé dans un environnement contaminé par le virus-T, 1 individu sur 100 000 000 sera clairement favorisé. Dans le WR2 encore, et comme Wesker le fait bien remarquer, tout laisse penser que Spencer n’attendait qu’une seule chose : la propagation du virus-T à partir du manoir, ce qui peut s’accorder avec le fait qu’il souhaitait une arme virale qui soit efface à 100%, afin de contaminer toute la planète. Spencer voudrait forcer ou accélérer l’évolution en quelque sorte, en éliminant tous les êtres inférieurs. Il n’est pas inintelligible de parler de sélection naturelle même si l’agent de cette sélection est un produit artificiellement créé (virus-T en l’occurrence), si l’on suppose que l’évolution est guidée en vue d’une perfection de la nature. L’idée d’une perfection finalisée de la nature est autorisée par la théorie de l’évolution par sélection naturelle, même si elle est anti-darwinienne (pour Darwin l’évolution ne tend pas généralement vers un progrès absolu, et tout est toujours réversible, puisque les perfections vis-à-vis desquelles s’opère la sélection naturelle sont des perfections relatives, principalement relatives à des conditions environnementales factuelles, déterminées et surtout changeantes). On pense spontanément le processus de sélection naturelle dans une logique de progrès : si l’avantageux est ce qui est profitable, bénéfique, n’est-il pas alors en effet permis d’affirmer que plus l’espèce est avantagée, comme ce semble bien être le cas au fil du temps, et plus elle s’améliore, plus elle s’élève vers toujours davantage de perfection ? Partant, si l’on se situe non plus seulement à l’échelle d’une espèce donnée, mais par rapport à l’ensemble des entités vivantes en général, de la nature, on sera bien amené à se demander si la nature ne tend pas ainsi d’elle-même à se perfectionner. Autrement dit, dans cette perspective la sélection naturelle est ce par quoi la nature opère pour se donner sa propre perfection, elle est par essence en vue de la perfection de la nature. Tout ce qui peut concourir à cette perfection, si cela peut être naturel ou artificiel, n’est donc jamais contre-nature, et ainsi ce sera bien une sélection naturelle qui s’opérerait à travers le virus, car ramené en définitive à cette cause finale qu’est la nature achevée. En mon sens, Spencer croit en cette finalité naturelle, pour lui les hommes doivent être nécessairement destinés à évoluer tôt ou tard vers le stade du Tyrant, seulement cela devrait prendre un temps considérable, et le virus-T est ce qui permet d’accélérer le cours de l’évolution, d’aider la nature à achever ce qu’elle n’a pas encore la force d’achever complètement.
Des éléments de BH5 pourraient appuyer cette vision des choses, et notamment les propos du type infecté par les « vers-Progenitor » : « Natural selection leaves the survivors stronger and better ». Ce n’est pas la référence à la sélection naturelle qui est intéressante en elle-même, mais plutôt le fait que la sélection naturelle soit ici conçue comme rendant ses survivants plus forts, meilleurs, en un mot plus parfaits. Cela signifie que la sélection naturelle guiderait le monde vers toujours davantage de perfection, qu’elle ferait le tri pour toujours favoriser et garder en vie les meilleurs, donc qu’au cours du temps, si ce sont toujours les meilleurs qui sont favorisés, la nature se perfectionnerait à mesure que ses habitants deviendraient plus parfaits. Dans BH5 nous sommes cette fois bel et bien dans une conception spencérienne (au sens d’Herbert Spencer, j’y reviens plus loin) de l’évolution par sélection naturelle, qui au fil du temps irait vers toujours plus de progrès si l’on suit les propos de l’homme infecté. De tels propos reviennent tout simplement à dire que la nature est finalisée en vue d’un but, et que le monde est plus ou moins parfait selon qu’il s’approche de cette fin naturelle. Cela cadre tout à fait avec l’objectif que je prête à Spencer. Bien sûr, rien ne permet d’affirmer que ces propos tenus dans BH5 aient un rapport quelconque avec Spencer, mais on ne peut pas le nier encore non plus, donc attendons de voir.
Pour Spencer, le but n’est pas de créer une armée de zombies, de faire régresser les humains vers des êtres primitifs écervelés, l’enjeu est surtout d’élever l’humanité entière vers un stade supérieur. En contaminant le monde entier afin qu’en définitive, seuls les individus génétiquement supérieurs survivent et se reproduisent, Spencer assurerait ainsi bel et bien l’avènement d’une nouvelle ère pour l’humanité, d‘un règne nouveau et plus parfait pour le monde.

Ici, il est légitime de poser une interrogation qui pourrait remettre en doute cette vision des choses. En effet, la mutation de Sergei avec conservation de toutes ses facultés intellectuelles est-elle bien une mutation spontanée, suite à la seule injection du virus-T, ou parvenir à ce résultat a-t-il dû au contraire nécessiter quelques expérimentations ? Dans le cas de la deuxième alternative, répandre le virus-T à l’état brut ne garantirait aucun résultat positif, et rendrait l’hypothèse d’une pandémie mondiale désirée par Spencer assez bancale. Néanmoins, de réels indices donnent selon moi à penser que la mutation « positive » (avec sauvegarde de l’intelligence) de Sergei est spontanée/naturelle et non artificiellement menée grâce à des expériences, à commencer par le fait que la personnalité de l’hôte jouerait un rôle décisif dans le processus de métamorphose. C’était une assez bonne idée de la part des scénaristes d’introduire cette explication, et l’on connaît déjà au moins un cas tout à fait net où le caractère de l’hôte influe directement sur la forme qu’il prend suite à l’injection du virus, celui de Morpheus. Même si celui-ci ne s’injecte pas simplement du virus-T (mais une fusion T/G), il n’est pas inapproprié d’établir un parallèle entre Sergei et lui. Morpheus était obsédé par la beauté et par son apparence physique, or suite à l’injection du virus, il finit par muter en une sorte de Tyrant hermaphrodite, qui présente tout du moins des caractères très nettement féminins. Nous sommes en droit d’affirmer, avec les éléments de BHUC, que son idéal de la beauté ainsi que son caractère raffiné ont essentiellement fait de Morpheus ce qu’il est devenu suite à l’injection du virus, or muter ne l’a pas empêché de conserver toute son intelligence ni même la faculté de parler, exactement comme Sergei, dont la mutation s’est également opérée en fonction de sa personnalité. Eu égard à ces ressemblances frappantes, et puisque l’on constate que dans le cas de Morpheus la transformation s’est effectuée de manière spontanée, seulement par l’injection du virus, on peut penser qu’il en fût de même pour Sergei, et donc que tous les individus génétiquement prêts à recevoir la forme du Tyrant muteraient de façon semblable après infection. Cela ne suppose même pas forcément que Morpheus fasse également partie des 1 sur 100 000 000, dans la mesure où la fusion du T avec le virus-G aurait pu faire balancer les statistiques, et même si l’on devait émettre une telle hypothèse, elle n’aurait rien d’incohérente. La seule différence notable avec Sergei est que Morpheus finit par muter en gros blob après avoir encaissé trop de blessures, mais je pense surtout qu’il mute ainsi à cause de l’influence du virus-G, tandis que la première mutation est avant tout celle du T, en fonction de la personnalité de l’hôte si l’on suit BHUC.

Cette idée que la personnalité organise le cours de la transformation, et qu’elle puisse donc interagir avec le virus, semble à mon avis dérivée de BH4, et du phénomène que l’on peut constater avec Las Plagas. Dans l’une de ses notes, Saddler explique en effet qu’il lui faut bien choisir ses lieutenants s’il ne veut pas commettre la même erreur qu’avec Luis, qu’il a besoin d’hommes qui lui resteront assurément loyaux. En outre, il laisse indubitablement entendre que la personnalité de l’hôte peut avoir une influence sur la mutation : « I must choose wisely; for the Plaga reflects the conscience of their hosts. If chosen poorly, they could betray me ». Il n’indique pas clairement en quoi a consisté son erreur vis-à-vis de Luis, ni même comment ce dernier est parvenu concrètement à se débarrasser du parasite, mais pourquoi ne pas s’imaginer qu’il a réussi à s’en défaire essentiellement par volonté, que l’opération chirurgicale ne suffisait pas en tous les cas ? L’esprit, la personnalité ou la volonté de l’hôte (j’emploierai ces termes comme à peu près synonymes pour simplifier), même si elle ne suffit pas, pourrait bien néanmoins être déterminante et nécessaire pour amener ou bien l’assimilation ou bien le rejet du parasite, et personnellement c’est ainsi que je conçois les choses. Éliminer le parasite de son corps avec la machine est risqué, on peut en mourir affirme clairement Luis : de mon point de vue la mort ne surviendrait que si la personnalité de l’hôte n’est pas assez forte, c’est-à-dire s’il n’a pas la volonté ferme et irrévocable d’irradier le parasite de son corps, de s’en débarrasser une bonne fois pour toutes définitivement. Inversement, je suis persuadé que l’on ne peut cohabiter avec le parasite que si sommeille en nous un désir virulent de l’assimiler et d’obtenir du pouvoir, en l’occurrence son pouvoir. Autrement dit, il faut désirer intensément le pouvoir de Las Plagas pour réussir à le dominer et à garder le contrôle sur le parasite, de telle sorte à s’unir réellement avec lui : le parasite se plie alors à vous, à votre volonté, à votre conscience, à votre personnalité, et non l’inverse. Hormis Saddler, seuls Salazar et Mendez auront pleinement rempli cette condition, et c’est pourquoi ils ne sont pas de simples ganados, parce que leur volonté de puissance a été suffisamment ferme pour dominer le parasite, qui ainsi reflète la forme de l’être personnel de son hôte. Le moment clef est évidemment celui où Salazar dit clairement à Leon qu’il possède un contrôle absolu sur le parasite, et que c’est par cela qu’il diffère des simples ganados : « Surely you don't think I'm the same as those dimunitive Ganados. The parasites, Las Plagas are slaves to my will. I have absolute control ». Donc les transformations de Salazar, de Mendez et de Saddler sont également le reflet de leur personnalité si l’on suit cette voie, parce que leur parasite s’est plié à eux. Les villageois ont été infectés en majeure partie contre leur gré, leur conscience s’est donc totalement trouvée annihilée par le parasite, qui a pris le dessus mais qui n’a pu en revanche se développer pleinement. On peut voir qu’il existe trois types de Plagas dans le jeu, plus ou moins puissants, le type 1 étant celui des villageois, les type 2 et 3 étant au contraire ceux des Illuminados. Ces différents types reflètent différents stades de la croissance du parasite, or ce que je pense, c’est que le parasite se nourrit avant tout à partir de la personnalité de l’hôte, et plus exactement à partir de son désir de pouvoir, désir qui doit naturellement faire le lien entre l’hôte et le parasite si le désir de pouvoir est par nature lié au pouvoir. Les Illuminados, dont le culte vénère Las Plagas, ne pouvaient donc qu’être une source nutritive meilleure pour le parasite et développer un parasite plus puissant que ceux des pauvres villageois. Mais les moines n’ayant pas un désir de pouvoir aussi fort que celui de Mendez ou de Salazar, leurs parasites obéissent à la volonté extérieure des plus puissants (les parasites communiquent entre eux rappelons-le), et ultimement à la volonté de Saddler, qui est le véritable maître en ce qu’il possède la volonté de puissance la plus intense. Sa volonté se diffuse à travers l’ensemble des parasites, aussi Saddler possède t-il le contrôle sur tous les êtres vivants parasités. Pour résumer, une personnalité forte et une volonté ferme, une grande force d’âme si l’on simplifie, permet de garder une certaine autonomie par rapport au parasite : avec un fort désir de le contrôler et d’acquérir son pouvoir, le parasite se soumet à notre volonté, et la mutation s’opère en fonction de la personnalité de l’hôte.
C’est ainsi que je concevais BH4 avant la sortie de BHUC, donc je suis tout à fait certain que BHUC hérite de BH4 le fait que la personnalité de l’hôte peut influencer le cours de la mutation. Il s’agit en mon sens d’une tentative d’unification de la série relativement bien pensé. Cela permet par exemple de justifier le fait que Steve parvienne à dominer le virus et à recouvrir son humanité avant de mourir, tout comme le fait que Jill parvienne à éliminer le virus-T de son organisme, car je pense que comme pour BH4, on pourra ainsi dire que le vaccin ne suffisait pas et que la disposition d’esprit de la personne infectée face au virus a aussi son rôle nécessaire à jouer dans le processus de guérison.

Il y aurait un lien entre tout cela et l’objectif de purification de la race humaine désiré par Spencer si vous voulez mon avis : ceux qui devront survivre et devenir les hommes d’un monde nouveau, meilleur, ne seront pas seulement ceux qui possèdent un corps génétiquement supérieur (apte à recevoir la forme du Tyrant), ce seront en outre ceux qui seront les plus forts psychologiquement, c’est-à-dire ceux dont la force d’âme sera suffisamment grande pour résister au virus et cohabiter avec lui. Ceux qui n’auront pas cette force psychique ou bien mourront ou bien finiront par régresser vers le stade de zombie j’imagine. Il faut donc le corps et l’esprit adéquats, autrement dit un esprit sain dans un corps sain si vous voyez l’allusion, encore une idée assez nazie quand elle est poussée à fond.

Pour résumer, Spencer veut selon moi opérer une sélection en vue de préserver les individus les plus purs d’un point de vue à la fois corporel et psychique. La race pure est d’abord celle des individus dont le code génétique est apte à recevoir la forme du Tyrant, face à l’environnement hostile créé artificiellement et qui est celui contaminé par le virus-T. Ce virus sert à purifier l’humanité, il est ici l’agent de la sélection naturelle qui éliminera les êtres inférieurs. Mais les plus aptes à survivre seront ceux qui, outre leur code génétique adéquat, supérieur et pur, auront la force d’âme nécessaire pour supporter le virus et cohabiter avec lui, car c’est la volonté, la personnalité de l’hôte qui joue un rôle décisif dans le processus de transformation. Donc seuls les individus forts de corps et d’âme évolueront vers le surhomme, le reste de l’humanité devra périr. Voilà ce qui, d’après moi, serait à peu près la vision des choses selon Spencer, vision qui correspond dans son idée à une finalité inhérente à la nature elle-même, à l’idée d’une nature harmonieuse et bien ordonnée en soi.
Je vous renvoie cette fois à Herbert Spencer, l’inventeur du darwinisme social, sorte d’application selon lui de la théorie de la sélection naturelle aux sociétés humaines, et qui prône l’idée eugéniste suivant laquelle on devrait laisser les faibles ou les pauvres mourir, puisque c’est la marche de la nature qui le veut ainsi. Historiquement, le darwinisme social a même servi à justifier scientifiquement des idéologies ou conceptions politiques d’après lesquelles seule une élite devrait dominer. Cela est intéressant pour notre propos, et Herbert Spencer voit effectivement dans l’évolution une marche naturelle guidée vers un progrès. Ce que je voulais surtout souligner néanmoins, c’est que pour Herbert Spencer, le monde tend naturellement vers un progrès dont la loi de l’évolution s’applique à toute réalité. La conception du monde selon lui est en gros la suivante : la nature forme d’abord un tout homogène, et progressivement la nature tend vers plus d’hétérogénéité, vers plus de complexité. D’après moi, cela collerait tout à fait bien au dessein que je suppose être celui de Spencer : dans Biohazard, le plus d’hétérogénéité et de complexité se marquerait par la diversité des caractères qui doivent théoriquement amener à une multiplicité de transformations pour les contaminés. Le virus-T serait l’agent qui amènerait le monde à se diversifier et se complexifier toujours plus, car les mutations qu’il engendre seraient toutes nouvelles, de nature différente, aussi hétérogènes et diversifiées qu’il existe une infinité de personnalités chez les êtres humains.
Et pour clôturer le parallèle avec le nazisme, on pourrait même rapprocher Spencer de Hitler, en disant que tout comme Hitler n’avait rien du type arien, Spencer lui-même n’a rien du Tyrant et du surhomme, qu’il n’est même pas génétiquement pur selon sa conception.

  • Les rapports entre Spencer, Umbrella, Sergei et la Reine Rouge
Si ce que nous disons est correct, cela expliquerait bien pourquoi Spencer garde Sergei sous son aile et pourquoi les deux hommes sont si proches. Sergei étant l’un des rares individus génétiquement adaptés pour recevoir la forme du Tyrant, et surtout le premier qu’il a connu, Spencer voit en lui l’idéal du surhomme, l’homme qui donne espoir à tout son projet, et il doit manifestement voir en Sergei le premier représentant d’une nouvelle espèce supérieure d’hommes. Mais Sergei conforte aussi et surtout Spencer dans sa vision du monde, lui donne l’assurance qu’il détient la vérité, car si la mutation de Sergei se fait bien en fonction de son caractère, ce sera certainement le cas pour les autres humains doit penser Spencer, donc cela amènerait à une grande diversité d’êtres. On peut même tout à fait penser que c’est avec Sergei que Spencer consolide son véritable projet, et que c’est avec son idéologie naissante du surhomme et de purification de la race humaine qu’il commence réellement à se dissocier d’Umbrella, pour agir de manière alors très personnelle. Dans tous les cas, cette idéologie correspond à un objectif auquel Sergei se rallie à son tour, car cela s’accorde parfaitement avec son propre caractère de guerrier. Sergei se rallie à la cause de Spencer qu’il admire, et le soutient dans ses convictions et son projet. Parce que les deux hommes pensent et ont toujours pensé depuis longtemps exactement de la même manière, Sergei est donc tout à fait en mesure d’anticiper les désirs de Spencer et de les réaliser sans même nécessairement recevoir une demande de sa part, comme lorsqu’il vole l’U.M.F.-013 dans Death’s Door, contre la décision d’Umbrella.
Comme je viens de le dire, Spencer a pu prendre de la distance vis-à-vis d’Umbrella après avoir connu Sergei, et en 1998 il est effectivement en désaccord avec la firme. Parmi les révélations scénaristiques de BHUC, l’une des plus notables concerne bien Spencer et le rapport qu’il entretient avec sa propre société, puisque Spencer et Sergei apparaissent en désaccord avec ce que l’on pourrait appeler le conseil administratif d’Umbrella. Il est clair que Spencer lui-même est en dissidence avec Umbrella : il vole le prototype de T.A.L.O.S. ainsi que l’U.M.F.-013 par l’intermédiaire de Sergei, alors qu’il en avait été décidé tout autrement. Spencer a donc bien en tête des projets qui diffèrent de ceux de la majorité des dirigeants d’Umbrella, ce qui signifie qu’il a dû prendre du recul par rapport à l’objectif originel de la société, lequel était, si l’on suit BHCV et le mémo d’Alexander, quelque chose de relatif à la guerre, à un usage militaire du virus et des B.O.W. : « My father, Edward, discovered the mother virus in cooperation with Lord Spencer, who was also a nobleman. They studied it for the purpose of military use ». Dans son journal, Marcus nous décrit également Spencer comme un homme uniquement attiré par l’argent et le profit : « He thinks of “Progenitor” as nothing more than a money-spinning tool. Fool! », ce que conteste radicalement Wesker par la suite dans son rapport : « If manufactured for use in conjunction with an orthodox weapon, it would have made a handsome profit. But to keep the research going to make a stand-alone, exterminatory weapon did not make business sense. Why did he continue ignoring the cost? ». Tout cela pourrait faire signe vers une évolution des objectifs de Spencer. Sans doute qu’au départ, notre homme ne cherchait que l’enrichissement personnel à travers le commerce d’armes biologiques dans le cadre des guerres à venir, commerce qu’entreprend effectivement la société Umbrella si l’on suit BH3 et BHUC, mais que les années passant, il s’est élevé vers des considérations d’ordre supérieur, vers un but éminemment plus élevé et plus audacieux, en accord avec ce qu’il pensait être vrai et juste, là où les dirigeants d’Umbrella auraient quant à eux fini par s’enliser dans un cycle commercial insensé, cycle morbide incarné par Sergei lui-même et dans lequel la société n’aurait plus aucun objectif réel qui l’anime.

Sergei est un personnage assez ambigu mais en même temps intéressant, en ce qu’il représente à la fois Umbrella et Spencer. Parce que Sergei prend toujours le parti de Spencer, qu’il pense et agit en grande partie comme il le ferait, il est bien sûr son représentant direct, mais en un autre sens, Sergei incarne tout aussi bien la société Umbrella elle-même et sa décadence.
Sergei est avant tout un guerrier, un homme qui aime se sentir vivant et qui apparemment ne se sentait réellement tel que sur le champ de bataille, d’où les remarques qu’il adresse à Chris et Jill lorsqu’ils pénètrent dans la salle de tests : « As fellow soldiers, I’m sure you understand the thrill of battle, and the rush that comes with the feeling of being alive after a good battle ». Après la guerre et la chute de l’Union Soviétique, il est devenu très difficile à Sergei de combler ce besoin pathologique d’éprouver sa propre vitalité, besoin qui va croissant en exigeant des situations toujours de plus en plus périlleuses, et c’est ce qui explique sa pratique addictive d’automutilation : ressentir des douleurs intenses est ce qui permet à Sergei de se sentir vivant, d’éprouver sa force vitale. Comme cela n’est qu’un palliatif, le besoin n’est pas entièrement comblé, et c’est ce qui pousse Sergei à se placer, inconsciemment ou non, dans des situations très dangereuses desquelles il tire un réel plaisir. Nous avons déjà, je trouve, un aperçu de cette prise de risques à la fin de Death’s Door, lorsque Sergei demande à Spencer de manière rhétorique : « You think I’m reckless, don’t you ? ». D’après les documents de BHUC, l’ordinateur a été dérobé par les deux hommes dans le « laboratoire souterrain ». Théoriquement, Sergei a dû voler l’U.M.F.-013 dans le laboratoire de Birkin, puisque « underground laboratory » est un terme qui a toujours désigné ce laboratoire, donc au plus tard Sergei a dû s’en emparer le matin du 30 septembre, vu que le laboratoire explose à cette date, soit un jour avant le bombardement de Raccoon City. Il est facile de supposer que Sergei était à bord de l’hélicoptère qui largue le T-103 dans le commissariat, et qu’il s’agit du même hélicoptère que l’on retrouve dans Death’s Door. Du coup, si Sergei a bien déjà récupéré l’U.M.F.-013 le 30 septembre, on se demande inévitablement ce qu’il fabrique encore à Raccoon City juste avant l’explosion. Peu importe la réponse ici (peut-être qu’il venait chercher Spencer qui se serait trouvé à Raccoon City, ce serait assez étrange mais pas nécessairement impossible), je souligne simplement ce paradoxe pour montrer que tout cela ne nous donne en définitive qu’une seule impression : c’est comme si Sergei avait attendu l’extrême limite avant le bombardement pour quitter la ville, afin d’éprouver des sensations fortes exaltantes. Cette impression que Sergei cherche toujours des situations périlleuses se renouvelle et se confirme lors de la cinématique d’introduction de Dark Legacy, où il semble plutôt amusé de la tournure critique que prennent les événements lorsque l’unité de Chris débarque : « Did you think it would be that easy ? I’ll enjoy this challenge ». Plutôt que de déserter rapidement les lieux, Sergei attend effectivement ses opposants auxquels il souhaite se confronter, car il ne vit que pour le combat et pour se dépasser sans cesse. Cette nature guerrière de Sergei l’oriente donc probablement de façon nécessaire vers une conception de l’homme comme un être devant constamment se dépasser lui-même (à travers le combat), or le surhomme étant le dépassement de l’homme par lui-même, on comprend vite comment Sergei aurait pu se rallier à l’idéologie évolutionniste de Spencer. C’est dans la douleur que l’homme parviendrait à se dépasser pour s’élever vers le surhomme, et la célèbre citation de Nietzsche (à l’origine du concept de surhomme) : « ce qui ne tue pas rend plus fort », colle sur ce point parfaitement à Sergei, lorsqu’on a bien en tête les propos qu’il tient dans son dernier combat l’opposant à Wesker. Tout cela renvoie à Spencer et à son évolutionnisme où seuls les plus forts doivent survivre suite à une lutte interne avec le virus, en ce sens Sergei représente bien Spencer et illustre sa vision du surhomme. Si d’une part Sergei symbolise Spencer, d’autre part il symbolise également Umbrella, et plus précisément la vie artificielle, factice et précaire de la société. Celle-ci est déjà morte depuis 1998, elle se répète dans un cycle insensé et traverse une crise dont elle ne pourra jamais se relever, ainsi les souffrances endurées que matérialise Sergei ne sont-elles que le soubresaut d’une pulsion de mort cherchant vainement à animer une vie qui n’est déjà plus là. J’ai dit ailleurs que le pot-pourri des différentes créatures de BHUC en Russie pouvait trouver un certain rôle, puisqu’il pourrait lui aussi servir à illustrer la crise que traverse Umbrella, condamnée désormais à répéter inlassablement le même cycle, ce qui signifie ici reproduire les mêmes B.O.W. sans jamais pouvoir innover, faute de moyens. On nous présente la base russe comme une sorte d’entrepôt de toutes les recherches effectuées sur les B.O.W. par Umbrella au fil du temps, et Sergei le dit bien à la Reine Rouge, tant que T.A.L.O.S. et elle sont toujours là, ils peuvent tout recommencer : « With you and Talos, we can always strart over ». Dans ce contexte, cela veut dire tout répéter à l’identique, et le bestiaire repris tel quel sans nouveautés serait en quelque sorte le symbole de cette pulsion de mort qui anime Umbrella depuis sa chute (elle tourne en rond). Sergei s’oppose à Wesker d’abord parce que l’un a déserté et trahi Umbrella tandis que l’autre lui est resté fidèle jusqu’au bout, mais aussi et surtout en ceci que Sergei ne fait que répéter Umbrella dans un cycle morbide, tandis que Wesker souhaite la reprendre, c’est-à-dire la refaire mais en mieux, en y apportant de nouveaux éléments, un nouvel objectif, bref une pulsion de vie, un nouveau souffle comme on dit encore.

D’une autre manière, la Reine Rouge donne sens à l’évolution comme s’appliquant à la fois aux individus (Sergei) et aux sociétés (Umbrella), elle est le point de jonction entre tous les personnages, Spencer y compris.
Il est bien entendu que la présence de cet ordinateur est une référence directe au film de Paul Anderson (BHUC pullule de clins d’œil au film), cela dit elle ne joue pas ici nécessairement le même rôle, et pour ceux qui détestent viscéralement le premier film on pourrait même lui trouver un autre fondement. Comme tout le monde sans doute le sait déjà puisque Paul Anderson lui-même l’a avoué, la structure narrative du premier film est essentiellement calquée sur celle d’Alice aux pays des merveilles de Lewis Carroll, d’où les nombreuses références au conte disséminées tout au long du film : Alice, qui se regarde dans le miroir de la salle de bain au début, finit par passer de l’autre côté du miroir mural pour s’aventurer dans un univers souterrain et mystérieux, voyage au cours duquel elle sera amenée à se poser des questions sur elle-même. Tout comme Alice doit son nom au personnage éponyme du conte, l’ordinateur du complexe souterrain d’Umbrella doit également son nom à la Reine Rouge coupeuse de têtes, et rappelez-vous à ce sujet la séquence d’introduction du film dans l’ascenseur, où une personne se fait décapitée. La référence s’arrête certainement là en ce qui concerne le film, mais on peut supposer que tel n’est pas nécessairement le cas en ce qui concerne BHUC, dont on pourrait peut-être rattacher la Reine Rouge à la théorie de l’évolution qui porte son nom.
  • Théorie de la Reine Rouge :
    Cette théorie a effectivement été baptisée ainsi par Leigh Van Valen à partir du livre de Lewis Carroll, en particulier à partir du passage où Alice et la Reine Rouge s’engagent dans une course effrénée :
    • Alice : « Mais, Reine Rouge, c'est étrange, nous courons vite et le paysage autour de nous ne change pas ? »
      La Reine Rouge : « Nous courons pour rester à la même place ».
    L’idée principielle consiste à dire que les individus en concurrence dans la lutte pour l’existence doivent constamment se dépasser mutuellement pour surpasser les autres et survivre. Si les espèces tendent ainsi à évoluer et s’améliorer, le rapport de forces entre elles quant à lui demeure donc inchangé, et la course pour l’évolution doit constamment se renouveler. Par exemple, si la sélection naturelle favorise les prédateurs les plus rapides, elle va du même coup favoriser leurs proies les plus rapides, donc au fil des générations l’espèce prédateur et l’espèce proie augmenteraient chacune leur vitesse, mais leur rapport de forces, le rapport entre leurs vitesses, restera malgré tout inchangé puisque chaque espèce se perfectionnera proportionnellement à l’autre. La théorie privilège ainsi les facteurs biotiques, c’est-à-dire les relations entre individus d’une même espèce ou entre espèces différentes, pour l’évolution, en soulignant le rôle décisif de l’armement entre les individus dans la lutte pour l’existence.
Cette théorie peut s’appliquer à Biohazard comme une métaphore décrivant exactement la position du joueur et donc des héros face aux ennemis du jeu, et un principe même du survival horror : pour survivre face à des créatures qui deviennent au fil de la partie toujours de plus en plus puissantes, le joueur doit à son tour nécessairement trouver et s’équiper d’armes toujours plus destructrices s’il veut espérer survivre, mais la puissance des armes allant croissante en parallèle avec celle des ennemis, le rapport de forces entre le joueur et les ennemis doit en théorie rester identique. Cette idée d’une description de la situation du joueur dans les terres du survival horror se recouperait avec le message énoncé en lettres grecques sur le blason du remake, qui décrit le célèbre proverbe : « while there is life there is hope », qui dans cette optique commande au joueur de lutter quelques soient les difficultés, de tout faire pour rétablir l’équilibre dans le rapport de forces.
Sur la base d’une autre interprétation qui s’insère davantage dans le scénario du jeu, la théorie de la Reine Rouge pourrait servir à illustrer la lutte qui s’engage depuis des années entre Umbrella et ses sociétés rivales. Il y a deux niveaux de sélection, l’individu et la société, et si les individus sont en concurrence dans la lutte pour l’existence, il en est de même concernant les sociétés qui luttent entre elles, en l’occurrence Umbrella et les sociétés pharmaceutiques qui lui font concurrence, car Sergei le dit à Wesker : « All of the pain, the punishments, and the difficulties help to make Umbrella stronger ». De même donc que par la douleur Sergei ou l’individu se rend plus fort, de même il en est pour Umbrella, société soumise elle aussi à la sélection naturelle. Les sociétés pharmaceutiques tendent à se dépasser pour anéantir leurs rivales, et elles le font à travers le développement des B.O.W., des armes virales et des données de combat qu’elles récoltent. C’est pourquoi la Reine Rouge, en étant reliée à T.A.L.O.S., a pour fonction d’accumuler et d’analyser les données de combat : « She linked with Talos, desiring more information and more data », car c’est cela et uniquement cela qui permet à Umbrella de rester en vie et de se maintenir dans la course de l’évolution, sans quoi elle serait totalement anéantie par sa crise financière. Car on peut penser qu’Umbrella ne parvient à surmonter la crise qu’à travers le commerce d’armes biologiques, et que c’est essentiellement pour cette raison que la société s’apprêtait à armer différentes régions du monde, pour générer du profit. La Reine Rouge et T.A.L.O.S., dans leur complémentarité, sont bien ce qui assure la sauvegarde d’Umbrella, ce par quoi tient encore la société en 2003 et ce par quoi elle lutte. Dans la mythologie grecque, Talos est un géant de bronze présenté comme le gardien de la Crète, et dans sa lettre adressée à Sergei, Spencer se réfère effectivement à T.A.L.O.S. en le désignant comme « gardien de la Crète ». La Crète symbolise évidemment Umbrella, dont T.A.L.O.S. est le gardien et même l’ultime rempart, ce pourquoi il est destiné à combattre ceux qui s’attaquent directement à la société, l’unité anti-biohazard de Chris tout comme le gouvernement russe s’il était intervenu plus tôt. En éliminant T.A.L.O.S., Chris et Jill (qui de ce point de vue sont les Argonautes) font donc logiquement tomber Umbrella en même temps que sa seule véritable défense.
Pour finir avec la théorie de la Reine Rouge, vous voyez que dans tous les cas elle implique un dépassement constamment renouvelé des espèces qui doivent toujours se transcender en quelque sorte si elles veulent continuer à se perpétuer, or cette logique de dépassement est bien la logique du concept du surhomme tel qu’on l’entend dans son sens évolutionniste.

A considérer désormais la Reine Rouge en elle-même, elle est d’après Sergei animée par une recherche exclusive de la vérité, à n’importe quel prix : « She wanted to know the truth, no matter how painful that reality may be ». C’est sûrement bien en cela que Sergei se juge comparable à la Reine Rouge : « Her and I have a lot in common ». Relativement à Sergei, la phrase pourrait se comprendre non du point de vue de la connaissance mais du point de vue de la réalisation : pour s’acheminer vers la vérité, qui correspond à la réalité du monde selon Spencer et vers laquelle tend la nature à travers l’évolution, Sergei doit faire des sacrifices (à commencer par celui de ses dix hommes) et supporter des douleurs et des tourments profonds, mais aussi douloureuse que soit la vérité et les sacrifices qu’elle exige pour se réaliser, Sergei est prêt à tout et à tenir bon. Pour lui et suivant Spencer, il nous faut suivre ce que dicte la nature et ne pas s’y opposer, même si cela peut être extrêmement pénible.
Cette interprétation n’est peut-être pas fausse si l’on suit la théorie sur Spencer déjà exposée, mais elle n’est pas la seule possible non plus. En effet, la phrase est avant tout à prendre avec celles qui la précédent : « Her and I have a lot in common. She linked with Talos, desiring more information and more data. She wanted to know the truth, no matter how painful that reality may be ». Considérées ensemble, elles donnent la nette impression que la Reine Rouge cherche à découvrir la vérité à travers T.A.L.O.S., dans les affrontements que mène la créature. Quand Sergei nous dit combien la Reine Rouge est en quête de la vérité, l’écran nous montre également Chris et Jill en train de combattre T.A.L.O.S., comme si c’était en analysant les données de combat que l’on trouverait la vérité. Puisqu’il est assez clair, et c’est confirmé par la remarque de Wesker, que Sergei projette ses propres intentions sur la Reine Rouge, ce qui transparaîtrait ici ne serait rien d’autre en réalité que le désir et même les doutes de Sergei. On peut se dire que celui-ci pourrait bien avoir quelques réserves vis-à-vis de l’idéologie de Spencer, qu’il n’est pas totalement persuadé que sa vision du monde corresponde substantiellement à la vérité, et donc qu’il se pose certaines interrogations pour lesquelles il souhaiterait obtenir une réponse, pour savoir si Spencer a raison, si l’avenir est bien celui des surhommes-Tyrants, etc. Et c’est en faisant combattre le Tyrant avec les êtres humains actuels qu’on obtiendra la vérité d’une certaine manière, c’est comme si la vérité se jouait pour Sergei dans la bataille en Russie, vérité qu’il apprendra à ses dépends. Quelque part, cela a déjà dû être comme un choc pour Sergei de voir T.A.L.O.S. s’effondrer sous les coups de Chris et de Jill. Même s’il est un Tyrant de race impure, T.A.L.O.S. n’en reste pas moins le modèle de perfection de cette race, la concrétisation ultime du projet d’Umbrella qui visait à fournir le corps (la force) et l’intelligence séparément afin de créer une arme biologique irréprochable dans leur union. Cette association du Tyrant avec l’intelligence artificielle de la Reine Rouge était considérée comme une réussite, donc voir la créature tomber et devenir incontrôlable a pu ébranler les convictions de Sergei. D’ailleurs, lorsqu’il constate que T.A.L.O.S. est hors de contrôle, au point que même un Dieu ne pourrait plus le contrôler, peut-être qu’il fait indirectement référence à Spencer à travers le terme de Dieu (si l’on considère que Sergei adule Spencer comme on le ferait envers une divinité), et que sa foi en lui commence déjà à vaciller quelque peu. Suivant cette idée, clamer haut et fort devant Wesker lorsqu’il le combat que ses convictions sont aussi fermes et inébranlables que jamais est peut-être bien le signe que justement Sergei est en plein doute, puisque justement il ressent le besoin d’affirmer impérieusement ses convictions, comme si cela n’était plus une évidence pour lui. En finissant à genoux face à Wesker, ce serait donc comme si Sergei s’inclinait devant lui, reconnaissant non sans mauvaise foi sa défaite à la fois dans le combat et dans ses conceptions, comme s’il réalisait avoir eu tort sur toute la ligne depuis le début en suivant Spencer dans son idéologie.

Cette même idéologie, la vision du monde d’après Spencer, se trouverait en mon sens également reflétée à travers la relation qu’entretient Sergei vis-à-vis de la Reine Rouge. Cet ordinateur, c’est l’artifice qui prend l’apparence de la nature, car Sergei agit comme s’il croyait réellement que la Reine Rouge était un être vivant naturel doté d’une réelle conscience, là où elle n’est qu’un outil artificiel créé de toutes pièces pour les besoins d’Umbrella, comme le rappelle Wesker : « That thing is merely a tool. What it wants is something the user detremines for it ». A elle seule, la Reine Rouge symboliserait d’après moi toute l’ambition et la conviction de Spencer, qui voit dans l’évolution qu’il a conçu pour l’humanité quelque chose de tout à fait en accord avec la nature, comme si la nature était réellement finalisée en soi, comme si l’évolution poursuivait un cours nécessaire guidé par la nature, et vers une fin déjà écrite par une forme de providence naturelle, fin dont Spencer serait persuadé qu’il s’approche avec son projet comme je l’ai déjà évoqué. Autrement dit, à l’image de la Reine Rouge qui est un artifice donnant l’illusion de quelque chose de naturel, ou encore à l’image de Sergei qui voit en cet ordinateur un être de nature là où elle n’est qu’un produit de l’art, Spencer s’imagine une finalité réelle dans la nature et un plan qu’il croit en conformité avec l’ordre naturel des choses, là où son objectif évolutionniste n’est rien d’autre qu’une vision humaine des choses, totalement étrangère à la nature. Selon moi, la différence essentielle entre Spencer et Wesker résiderait en cela, que l’un s’imagine une finalité dans la nature là où l’autre est bien conscient qu’il n’existe rien de tel. A ce propos, je vous renvoie aussi à la remarque de Sergei sur l’histoire : « The people who go down in history as its heroes are never stable », où il parle juste des figurants de l’histoire comme s’il s’agissait d’acteurs qui joueraient une scène déjà écrite, or il parle ainsi de l’histoire devant Spencer, car il sait que c’est de cette façon que celui-ci conçoit les choses. Les propos de Sergei tiennent moins à lui qu’à Spencer dans ce cas-là, et cette boutade est une manière pour Sergei de justifier sa conduite devant Spencer : ce dernier lui « reproche » d’être instable dans la cinématique, ce que veut dire Sergei est donc que pourtant, s’il l’on suit sa conception des choses, Spencer devrait se réjouir de ce trait de caractère. Cette vision historique des choses expliquerait l’ultime phrase de Wesker dans l’épilogue de BHUC : « Then you will learn of the history… I will write for this world ». Pour Wesker et contre Spencer, ce n’est pas la nature qui écrit ou qui aurait déjà écrit l’histoire, mais l’homme, et même simplement une poignée d’hommes, lesquels en écrivant l’histoire peuvent contrôler et diriger le monde entier.


Entre parenthèses, il est tout de même fort regrettable que la partie exclusive de BHUC ait dû être inévitablement raccourcie, malheureusement je crois qu’il nous faut prendre tout le scénario en Russie pour ce qu’il doit être, à savoir le résumé d’un jeu qu’on aurait éventuellement pu avoir, si la série principale n’avait pas pris la direction qui l’a amené à devenir ce qu’elle est aujourd’hui. Le manga nous donne un aperçu de ce jeu potentiel d’une certaine manière, et tente d’étoffer un scénario assez lacunaire. Faute de n’avoir pas complètement la version réelle de l’histoire, les éléments scénaristiques ont dû être comprimés et dispersés de manière allusive un peu partout, ce qui nous pousse à élaborer différentes hypothèses pour unifier l’ensemble.
Dernière modification par Bio Gemini le 05 nov. 2008, 17:57, modifié 1 fois.
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(Mon message dépassait le nombre de caractères autorisés, aussi ai-je dû le fractionner en deux parties pour poster mon sujet, donc j'espère qu'on m'excusera le double-post)

  • Wesker comme l’ultime figure du surhomme
Bien évidemment, il était inconcevable de discuter ce thème du surhomme sans se pencher maintenant sur le cas de Wesker, qui semble parfaitement incarner la figure du type surhumain. Si je considérais le personnage d’un point de vue très terre-à-terre, je dirais que son rôle à lui se limite de plus en plus à réveiller les bas instincts qui sommeillent en nous, à flatter notre propre volonté de puissance en nous montrant ce que nous voulons voir, l’illustration du phantasme de notre moi tout puissant par lequel on cherche à vivre par procuration une position rêvée. Un rôle commercial qui se comprend par le nombre de fanboys qui adulent Wesker, de ce point de vue-là je dirais que Wesker tend en quelque sorte à devenir le pendant d’Alice dans les films, même s’il y a encore une bonne marge heureusement. Wesker ne deviendrait le pendant vidéoludique d’Alice qu’à la condition de devenir jouable dans un épisode où l’on pourrait utiliser ses superpouvoirs, ce qui aurait en effet une influence directe sur le gameplay.

Pour la suite, et pour revenir plus sérieusement au scénario, je suis obligé de mettre la balise spoilers, car même si je ne parlerai pas simplement de BH5 je réinterprète certains faits à la lumière des informations délivrées par le jeu.
Vous aurez pu constater dans le topic sur BH5, et principalement à partir des propos de Grem, qu’il y a de fortes chances pour que l’objectif de Wesker se calque sur celui que je prête à Spencer. Le trailer porte en effet la mention « a new species », et si l’on associe cela au « doomsday project » tout comme aux propos de Wesker : « Every day, humans come one step closer to self destruction. I'm not destroying the world, I'm saving it », on peut en déduire que Wesker cherche au moins à détruire l’humanité telle qu’on la connaît pour bâtir un nouveau monde dans lequel règneraient de nouvelles espèces, plus aptes à vivre en harmonie que les hommes qui, au cours du temps, ne font rien d’autre que tout détruire et se détruire eux-mêmes. Après, on ne sait pas quelle serait la nature de cette nouvelle espèce, mais rien ne permet de nier clairement qu’il s’agirait d’une surhumanité, d’une espèce d’hommes nouveaux, meilleurs et purifiés de ces défauts qui rongent l’humanité telle qu’elle existe actuellement. Wesker se prend pour Dieu, donc s’il est Dieu, en un sens il doit conserver une certaine transcendance vis-à-vis des créatures qu’il va engendrer, ce qui laisserait ainsi penser que la nouvelle espèce ne sera pas une espèce de surhommes tels que lui, mais en un autre sens, la divinité de Wesker pourrait simplement se rattacher à son action créatrice et/ou au fait qu’il serait le premier véritable surhomme, le principe de la surhumanité, et si les créatures doivent être à l’image de leur Dieu créateur, la nouvelle espèce pourrait bien être humaine, mais d’un type humain supérieur. A partir de là, on peut notamment supposer que la version ultime du virus-T qui coule dans les veines de Wesker aura son rôle décisif à jouer. Par exemple, Wesker pourrait se servir de parasites Plagas modifiés (BH4 nous laissant penser que ces parasites sont nécessaires à son plan pour changer le monde), auxquels il aurait inoculé le super virus, pour transformer et contrôler toute la race humaine qui lui serait alors soumise, ce qui serait aussi une manière de rééquilibrer le monde, car le nouveau monde aurait un seul et unique centre, à savoir Wesker lui-même. Fondamentalement, il n’y a pas grand-chose qui changerait par rapport au plan de Spencer, car il s’agirait toujours dans les deux cas d’opérer une sélection à l’aide du virus, afin de faire évoluer l’humanité vers un type surhumain.

La ressemblance est d’autant plus marquée par le fait que le virus spécial de Wesker est toujours une forme du virus-T (d’après le site officiel de BH5), et qu’ainsi c’est encore une fois en tant que Tyrant que l’homme devient surhomme. Le T-Wesker est capable de produire ses effets sur un plus grand nombre d’individus si l’on suit les statistiques rapportées dans BHUC (relatives aux animaux), mais il n’en reste pas moins vrai qu’il permettrait d’établir une hiérarchie entre les individus, où 70% d’entre eux seraient de race pure et potentiellement destinés à se sublimer pour devenir des surhommes. Là encore, seuls des individus avantagés d’un point de vue génique ont les plus grandes chances de survie. Visiblement, le virus ne fait néanmoins effet que si l’hôte meurt rapidement, ce qui poserait un problème dans l’hypothèse d’une pandémie mondiale, mais c’est peut-être justement pour remédier à cet inconvénient que Wesker ressent le besoin de collecter les virus et notamment des Plagas, afin de perfectionner son virus-T de telle sorte à ce qu’il puisse faire immédiatement effet sur les personnes qu’il contamine. Avec Las Plagas, Wesker s’assure à la fois l’avènement d’une nouvelle espèce d’hommes, et à la fois un contrôle absolu sur cette espèce et sur le monde. Une fois l’hôte parasité, on gardera cette idée que seuls les individus ayant une force d’âme extraordinaire pourraient s’élever jusqu’au stade du surhomme à travers le virus, ainsi ils garderaient leur conscience propre, mais non sans qu’en définitive leur volonté soit asservie à celle de Wesker.

A ce sujet, je me permettrais de soulever une nouvelle hypothèse sur la nature du virus T-Wesker, plus exactement sur son effet potentiel sur les êtres humains et sur les circonstances de la mort de Wesker. Je ne vais pas développer à nouveau cette idée, mais nous avons vus que dans le cas de Las Plagas tout comme des différents virus, le T principalement, l’esprit de l’hôte aurait un rôle décisif à jouer, et qu’il peut même guider le cours de la mutation vers une forme qui le reflète. Il en serait de même nécessairement pour le virus T-Wesker, compte tenu d’un document de BHUC où Wesker se demande quel cours pourrait suivre son éventuel transformation : « If the personality of the host can truly affect the course of the virus manifestation, where does that leave me ? ». En réalité, nous avons déjà un aperçu de la mutation de Wesker, étant donné que ses yeux ont été profondément modifiés suite à l’injection du virus. Il y a un petit moment de cela maintenant, Grem m’avait fait part d’une hypothèse qui me paraît très pertinente, et qui consiste à dire que c’est bien parce que Wesker entretient un rapport particulier avec ses yeux, qu’il aurait déjà à la base un problème avec, que sa mutation s’exprime et se reflète surtout et avant tout au niveau de ses yeux. BHCV peut nous donner une impression étrange, celle que Wesker portait des lunettes de soleil pour cacher sa monstruosité, ce qui aurait laissé imaginer qu’il était déjà un mutant avant BH1, or on sait bien que ce n’est absolument pas le cas. Que Wesker porte constamment des lunettes noires alors même qu’il est humain témoigne du fait que son esprit est en bonne partie rivé sur ses yeux, il paraît ainsi logique que la mutation, si elle reflète la personnalité de l’hôte, s’effectue et se concentre en première instance sur les yeux de Wesker. Donc pour le T-Wesker, il y a bien également influence de la personnalité, et un parallèle peut encore être établi avec ce que je disais sur le T et les parasites. Mon idée est donc qu’un code génétique adapté ne suffit pas ici non plus, il faut également désirer posséder le virus et les pouvoirs qu’il est capable de nous conférer si l’on veut renaître avec ces pouvoirs surhumains. Cela ne vaut pas pour les animaux qui n’ont jamais de personnalité propre (ils ne peuvent ni rejeter ni désirer le virus ou parasite), mais exclusivement pour les êtres humains. Selon moi, les statistiques 70%, 20% et 10% ne signifieraient donc que des possibilités biologiques, cela indiquerait que 70% des êtres humains peuvent coexister avec le virus, mais seulement toutefois si l’on suppose nécessairement qu’ils doivent avoir une volonté de puissance suffisamment intense, et par l’ajout de cette condition les statistiques pourraient prendre un tour bien différent. A supposer que cette hypothèse soit juste, une conclusion s’impose : Wesker avait bien l’intention ferme de mourir face au T-002, conformément aux informations du WR1, son virus n’était pas simplement une mesure de sécurité, il convoitait également son pouvoir.
Il est difficile de déterminer à quel moment Wesker aurait percé les intentions de Spencer ni à quel moment lui-même aurait achevé la conception de son propre plan, mais imaginons que tout soit déjà plus ou moins conçu en 1998, que Wesker ait déjà eu quelque chose comme l’idée de créer une race de surhommes. Il aurait nécessairement perçu dans la mutation extraordinaire et spécifique du virus-T (peut-être pas si accidentelle ou aléatoire qu’on ne le pense d’ailleurs) le moyen idéal pour réaliser un tel projet, et peut-être ou en tous les cas le virus parfait que Spencer poussait les scientifiques à réaliser, ce qui l’aurait largement motiver à dissimuler ce virus autant que possible, d’un côté pour que Spencer ne puisse s’en emparer et de l’autre parce qu’il sent qu’il en aura personnellement grand besoin. De mon point de vue, il se serait arrangé avec Birkin pour que toutes les données et les échantillons du virus disparaissent définitivement avant qu’il ne quitte Umbrella, afin que le virus ne profite qu’à lui et à lui seul. De toute évidence, le T-Wesker est issu du laboratoire de Birkin, donc sachant que ce dernier a pu réussir durant un moment à garder secret l’évolution de ses recherches sur le virus-G ainsi que les échantillons du virus, il n’y a aucun mal à imaginer qu’il ait pu également, en accord avec Wesker et à l’initiative de ce dernier, dissimuler l’existence de cette mutation du virus-T pour y mener ensuite des recherches dans le plus grand secret. On ne peut même pas formuler l’objection selon laquelle Birkin n’en a rien à faire de ce virus mais qu’il travaille à fond et exclusivement sur le virus-G, si l’on suit ses propos dans BHØ : « I’ve finished my research on the T-virus, but I need a little more time to complete the more powerful G-virus ». D’une façon ou d’une autre, Birkin continuait à travailler sur le virus-T en parallèle, si ce n’était pas le cas je ne vois pas à quoi ça lui servirait de rappeler le fait qu’il a terminé de travailler sur le T si de telles recherches se sont achevées il y a déjà des années. D’ailleurs, j’irai même aujourd’hui jusqu’à interpréter la phrase de cette manière : par virus-T, Birkin entend ici le T-Wesker, la fameuse variante. Dans la cinématique, Birkin a l’air de comprendre que Wesker lui suggère de le rejoindre, de quitter Umbrella lui aussi, ce à quoi Birkin répondrait en réalité : « Tu n’es pas sérieux, je refuse d’abandonner mon travail. Même si j’ai effectivement terminé mes recherches sur la mutation du virus-T, il me reste encore à achever les travaux sur mon virus-G, ne l’oublie pas ». Car évidemment, Wesker est le mieux placé pour savoir que les recherches sur le T-Wesker sont terminées, s’il a déjà reçu son échantillon et s’il a participé à l’élimination de toutes les données et échantillons restants, mais à mon avis, c’est bien en sachant que Wesker le sait pertinemment que Birkin s’imagine et comprend que Wesker lui demande de quitter le navire à son tour. Du point de vue de Birkin, Wesker doit n’en avoir rien à faire du virus-G et doit s’imaginer que les recherches sur la version mutante du T étant terminées, il n’y a plus aucun intérêt à travailler encore pour Umbrella, vision des choses que Birkin ne peut partager, le virus-G étant supérieur au T d’après lui.
Laissons Birkin, et gardons le fait que Wesker aurait senti le besoin d’utiliser le virus afin de l’intégrer à son plan qu’il aurait déjà plus ou moins en tête. Si l’on admet cela, on peut comprendre que Wesker serait prêt à risquer sa propre vie pour obtenir les pouvoirs surhumains du virus. Si en effet son objectif est bien d’accéder au pouvoir suprême, et plus encore d’élever la race humaine vers un stade surhumain dont il serait le maître, le Dieu, alors si Wesker n’est pas lui-même potentiellement surhumain d’un point de vue génique et apte à devenir un surhomme, alors tout son projet est déjà d’emblée voué à l’échec et autant mourir directement. De toutes les façons, Wesker ne concevait même pas l’échec si l’on suit le WR1, et quand bien même, il peut tout comme l’a fait Alexia auparavant prendre un risque calculé s’il désire aussi intensément devenir un surhomme. Ce culte du surhomme et cette volonté de puissance permettent de comprendre pourquoi Wesker voue une certaine adoration au T-002 lors des événements de BH1 : ce à quoi il rend hommage n’est pas tant la créature en elle-même que le Tyrant comme figure du surhomme, stade de vie ultime et supérieur. Wesker étant aussi pleinement conscient qu’il est sur le point de passer du type humain au type surhumain, de devenir lui-même un Tyrant à sa façon, ce qu’il vénère par anticipation à travers la créature n’est rien d’autre que lui-même. A ce propos, il a une phrase incroyablement signifiante dans l’épisode original, où il dit en admirant le monstre : « All this power will be mine… ». Il aurait été tout à fait judicieux et approprié de reprendre cette phrase en l’état pour le Remake, elle aurait alors pris tout son sens. La mort de Wesker se justifie alors plutôt bien en prenant une tournure assez symbolique : quand les griffes du Tyrant plongent en lui, c’est le surhomme qui s’infuse dans tout son être, il meurt et renaît par le surhomme en vue du surhomme. Si finalement Wesker doit muter en monstre un jour, il sera donc nécessairement amené à muter en un Tyrant ou Super-Tyrant selon moi, son devenir devra être semblable à celui de Sergei et de Morpheus, et la différence spécifique de Wesker d’un point de vue morphologique sera avant tout celle marquée par sa personnalité. Or puisque Sergei et tous les Tyrants rencontrés dans les épisodes précédents n’ont pas muté en grosse masse informe, je pense qu’il n’y a pas vraiment de crainte à nourrir sur ce sujet concernant la mutation de Wesker.

Maintenant, que le plan de Wesker s’insère dans la continuité de l’objectif de Spencer pose problème, si réellement dans BH5 Wesker reprend le flambeau de Spencer. Il est difficile en effet de déterminer à quel moment Wesker conçoit parfaitement son projet et quand est-ce qu’il a fini par comprendre les intentions réelles de Spencer. Il semble sûr et certain qu’en 2004, Wesker ait déjà son plan précis en tête, mais j’irais plus encore à dire que c’est déjà le cas en 2003, à cause de l’épilogue finale de BHUC. En ce qui concerne sa découverte des motivations de Spencer, je pense au contraire que ce ne peut être avant son affrontement final contre Sergei, dont les propos auraient pu l’aiguiller vers la vérité. Finalement, est-ce que ce n’est pas suite à son combat en Russie que Wesker aurait fini par comprendre ou croire comprendre Spencer, et qu’il se serait ainsi décidé à consolider un plan qui s’insère dans une même logique évolutionniste ? Si ce n’est pas le cas, il faudrait émettre l’hypothèse que c’est par une sorte de hasard que les deux hommes sont proches dans leurs ambitions, ce qui paraît bancal lorsqu’on regarde le trailer de BH5, où l’on voit Wesker véritablement se penser comme l’héritier de ce qu’il appelle le droit d’être Dieu, à la suite de Spencer. Dans cette optique, Spencer et Wesker seraient bien en concurrence pour réaliser fondamentalement un même projet, mais qu’ils considèrent sous deux angles différents, avec deux visions du monde et de la nature qui s’opposent radicalement comme je l’ai expliqué précédemment. Un seul des deux hommes doit donc rester en vie, et c’est en partie pourquoi Wesker se met en tête de traquer Spencer.

En Conclusion
Je dirais que si le thème du surhomme traverse pour ainsi dire l’ensemble de la série, c’est principalement à cause de Spencer, dont Capcom a vraisemblablement tiré de multiples avatars, lesquels donnent ainsi l’impression que Biohazard tourne en rond au fil de ses épisodes. Sans prendre en compte Alexia qui à mon avis est un cas un peu à part, il ne me semble pas illégitime d’affirmer que Marcus, Morpheus, Saddler et Sergei sont différentes figures de Spencer remaniées par les développeurs de Capcom, qui ont systématiquement repoussés l’instant décisif de l’apparition du personnage mystère, nous inventant à la place des méchants au physique approchant et aux ambitions plus ou moins similaires, dont on voit qu’elles s’élèvent à chaque fois à une échelle mondiale. De toute évidence, GS4, BHUC et évidemment BH4 reprennent des éléments de BH3.5, et on peut dire qu’originellement Spencer devait apparaître dans BH4, mais que le personnage s’est trouvé fractionné dans différents épisodes.
Cela est tacitement confirmé par BH5 qui reprend clairement des éléments de BH3.5 lui aussi, et où Spencer apparaîtra enfin. Partant, et si l’on interprète les trailers de BH5 comme on l’a fait relativement à Wesker et à ses objectifs, Wesker lui-même pourrait n’être en définitive qu’un clone ou dérivé de Spencer dans ses motivations, dans son ultime projet. Spencer se serait retrouvé « vampirisé » par tous les différents méchants de la série, et finalement par Wesker dans BH5, à tel point qu’il ne lui resterait désormais plus rien de très original. A mon avis, puisque Capcom a dû se décider depuis un bon moment à faire de Wesker le méchant principal de la série, il ne doit plus rester grand-chose à Spencer, que Capcom doit considérer comme un personnage en trop et dont il faut se débarrasser une fois pour toutes pour avoir le champ libre scénaristiquement parlant. Spencer aurait donc malheureusement été un échec des scénaristes tout au long de la série, et dans BH5 quelque chose me dit que ce personnage pourrait bien finir tristement par rapport au sort qui devait lui être assigné originellement.
Je remercie tous ceux qui m’auront fait le plaisir de lire ce sujet dans son intégralité, et je rends hommage à votre courage et votre persévérance. Pour les autres, je comprends parfaitement que la longueur tout comme la nature du sujet ait pu vous rebuter.
Dernière modification par Bio Gemini le 05 nov. 2008, 17:58, modifié 1 fois.
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Grem
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Bon je vais pas reprendre ce que tu as dit dans le détail tout de suite, je ferais ça plus tard parce que faut prendre son temps pour assimiler ce post de fou-furieux :p :wink

Le truc que j'aurais aimé ajouter, c'est la place des survivants (je veux dire par là les joueurs) dans ce schéma de vision d'un monde surhumain et proche de la perfection.

Si on imagine que les différents instigateurs tels que Spencer, Sergei ou Wesker ont voulu créer un monde où les "meilleurs" seraient gardés en l'état de pseudo-tyrants ou d'êtres humains à la volonté de fer qui ne succombent pas au virus pour devenir des sortes de "dieux" à part entière, les différents survivants eux, en particulier Chris et Leon, représentent le contre-poids de ce schéma idéalisé. Car si de simples humains, arrivent à défier des créatures virtuellement supérieurs à eux, alors cela voudrait dire que Chris et co, sont la représentation parfaite de l'humanité. C'est à dire, que par leurs combats et succès face aux adversaires "supérieurs" (Tyrant, Alexia, etc...) on a alors l'image même de l'homme se battant pour sa propre nature et capable de défier une puissance supérieur ou de manière plus imagé "Dieu" lui même. Cela voudrait dire, que si Chris détruit tout les êtres surhumains de la surface de la planète et donc, en haut de la liste, Wesker, alors cette conception d'un monde où il y a une espèce qui serait supérieur à l'homme est erronée et qu'au final l'être humain n'a pas besoin de cette évolution et que donc en voulant accélerer ce processus d'évolution des espèces, Spencer et Wesker sont aller "contre nature", car le simple homme reste au final l'espèce la plus "puissante" de ce monde.
C'est donc peut être ça qui sera la réponse aux questions que se posent Chris dans RE5, si son combat sert à quelque chose : Tout simplement éviter le boulversement de l'ordre naturel des choses dans ce monde et laisser les humains évoluer de leur propre chef.
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J’avais vaguement esquissé cette idée en parlant des doutes éventuels de Sergei, mais ce que tu dis me paraît tout à fait clair et fondé, cela pourrait en quelque sorte constituer une « morale » de la série.
Encore qu’il serait tout de même difficile d’affirmer que les êtres humains actuels soient bien la représentation parfaite de l’humanité, plus exactement, mais peut-être était-ce ce que tu voulais indiquer en fait, nous pourrions dire qu’ils illustrent le mieux ce qu’est l’homme en tant qu’être capable du pire comme du meilleur. Or en ce moment, Wesker doit juger que les humains ont atteint le pire et qu’à cause de cela le monde traverse une période critique, car les B.O.W. ont fini entre les mains d’incompétents ne sachant pas manœuvrer tout ce pouvoir incommensurable qu’ils ont à disposition, ils en font n’importe quoi et perturbent ainsi l’équilibre du monde. Suivant mon point de vue, pour Wesker le mal n’est pas dans la création et le développement des B.O.W. ou armes virales, cette source de pouvoir n’est ni bonne ni mauvaise en soi dirons nous, ce qui est bon ou mauvais est la manière dont ce pouvoir est utilisé, en fonction de cet usage le monde et les hommes ou bien régressent ou bien se perfectionnent. Mais comme je le disais, il n’y a pas vraiment de perfection au sens absolu ni de finalité inhérente à la nature pour Wesker, c’est l’homme et l’homme seul qui est responsable de son évolution, et cette évolution peut aller vers quelque chose de meilleur comme vers quelque chose de pire. Donc je nuancerais tes propos Grem lorsque que tu sembles dire que Wesker s’opposerait au fait de laisser les humains évoluer de leur propre chef, même si je vois ce que tu veux dire. Wesker forcerait l’évolution certes, mais cette évolution n’en resterait pas moins immanente à l’humanité, comme le fruit d’une décision humaine même si d’un seul homme ou d’une poignée d’hommes, du moins si l’on continue de considérer Wesker comme un être humain. Selon ce que je conçois, Wesker voit bien en tout ce pouvoir d’Umbrella (celui des B.O.W./armes virales) ce par quoi l’homme va se constituer son avenir et son évolution, seulement il juge que l’ancienne Umbrella n’a pas su faire un bon usage de ce pouvoir et que désormais ce pouvoir a fini par « éclater », de telle sorte qu'il commence à ronger le monde entier, or « there is no point in power if it consumes itself » si l'on suit Wesker. Dans ce contexte, cela signifie que si on laisse les choses se dérouler comme elles sont parties, l’humanité court droit vers la catastrophe et sa propre destruction, et Wesker se juge être le seul homme pleinement capable de manipuler et de maîtriser le pouvoir d’Umbrella pour assurer l’avenir qui convient à l’humanité, ce pourquoi il se place en sauveur du monde ainsi que comme celui qui écrit et décide l'avenir : « They [Umbrella] held the power of the T-virus in their hands, but they lacked the proper vision, the true vision of the future. And now it falls to me to usher in this new future ».
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Rick Hunter
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Tu devrais vraiment mettre des paragraphes...
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Mais il y en a, non ? :^^ A moins que tu ne voulais me conseiller de sauter des lignes plutôt :?
Je serais plutôt d’accord pour dire que certains paragraphes sont relativement longs, et je m'en excuse, toutefois je ne viens pas à la ligne ni ne laisse un espace tout à fait arbitrairement, j’essaye autant que je le peux d’adapter la forme de mon message à la logique interne que j’ai essayé de développer dans mon raisonnement.
Mon post est assez rebutant quoiqu’il arrive de toute façon, et il s’adresse avant tout à des personnes qui s’intéressent réellement au sujet. Si c’est le cas, ces personnes liront le topic lorsqu’elles pourront y accorder leur attention, et en étant un minimum concentrées, l’aspect « massif » du message ne devrait pas les gêner plus que cela je pense.

Enfin, j’ai quand même tenu compte de ta remarque et j’ai aéré un peu plus mon texte, peut-être que ce sera plus agréable à suivre ainsi. Désolé mais je me vois mal pouvoir faire plus, sans quoi cela risquerait de nuire à la continuité de mon propos, ce qui me paraît beaucoup plus dommageable.
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Rick Hunter
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C'est juste un soucis de lisibilité ;)

Un paragraphe de 47 lignes, quel que soit le contexte, c'est très rebutant. Je ne me suis pas lancé dans la lecture, je le ferai un peu plus tard. C'est sympa ce genre d'initiatives, même si je trouve que personnellement c'est réfléchir un peu trop.

Au Japon, dans pas mal de jeux/mangas, que ce soient des Final Fantasy, Biohazard, Dragon Ball, Hokuto no Ken ou autre, le thème du surhomme blond revient assez souvent. C'est juste une question de stéréotype et de look fashion, il n'y a absolument aucun raisonnement philosophique là-derrière.

Les japonais n'ont aucun tabou à propos du nazisme ou de ce genre de trucs. On le voit d'ailleurs dans leurs salons de JV ou cosplay...

http://images.tdaxp.com/tdaxp_upload/ja ... l_2_md.jpg
http://www.planetwolfenstein.com/images ... 122201.jpg
http://i160.photobucket.com/albums/t190 ... ayers2.jpg

etc.

Bref, je pense que dans un jeu bien occidental, on retrouvera beaucoup moins ce genre d'éléments, culture oblige.
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Tu as raison oui sur ce rapport qu'ont les japonais au nazisme, et tu fais bien de le rappeler.
Bizarrement il est assez clair que le thème du surhomme se présente largement dans Biohazard et qu'il constitue (quelle qu'en soit la façon) une source d'inspiration pour les scénaristes, mais on voit peu de monde faire explictement le rapprochement j'ai l'impression, donc j'ai tâché de faire voir comment ce thème s'esquissait et pouvait être traité au fil des épisodes (notamment par rapport à l'évolution).

Je suis parfaitement d'accord pour dire que les scénaristes n'ont pas vraiment élaboré de raisonnement profond, que le surhomme en tant que thème récurrent apparaît plus par "mode" qu'autre chose, ou encore que l'histoire de la série est en soi un sacré bordel sans cohésion réelle. Tout le monde l'aura compris j'imagine, mais je cherche juste à montrer comment l'on pourrait unifier ou comprendre l'histoire de la série, en laissant de côté la "vérité" du scénario tel que pensé par les développeurs, puisque de toutes les façons on ne saura jamais ce qu'ils ont réellement voulu instaurer dans leur jeu, à supposer qu'il y ait bien quelque chose d'ailleurs... J'ai sans doute poussé trop loin mes réflexions par moments, mais vous l'aurez compris j'aime bien me "prendre la tête" sur l'histoire de la série et ses détails :^^
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Hunter beta
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Bravo Gemini, c'est du bon boulot, tu as très probablement percé les mystères qui entourent l'intrigue de ce 5 ème épisode et tu as trouvé un raisonnement logique avec ce fil conducteur de la série qu'est Umbrella Chronicles.

Si Capcom ne pense déjà pas comme toi je leur suggère de finir faire un tour ici :lol

Je trouve d'ailleurs qu'ils auraient du rester dans la même veine que les 2 premiers Wesker Report et ne pas trop en montrer, je ne sais pas pour vous, mais je trouve Sergei et la reine rouge assez décevants au même titre que les Ashfords dans RECV, car je voyais Umbrella plus comme une multinationale tentaculaire et pas comme une conspiration animé par des tarés, bref je pense que Capcom en a trop montré dans UC et que un 3 ème WR aurait largement suffit. Mais bon au moins maintenant on sait.

Je pense aussi qu'il est possible de résister au Plagas par une effort de volonté autant que par la médecine quelque part ( comme dans la serie stargate SG1 avec les parasites Goa 'uld pour ceux qui connaissent ) Disons que les deux sont nécessaires ! Par contre cela pose un problème car on ne peut pas dire que Ashley faisait preuve de courage ou de volonté dans Re4 !
Particulièrement si on prend le cas de Krauser qui est pour moi le seul a avoir su assimiler le parasite et a en tirer de véritables avantages , donc on peut aisément le comparer à Wesker avec son cocktail virale personnel.

Cependant en dehors des plagas pour revenir à la série des virus, je pense que le contrôle du virus T et G n'est possible que lors d'une injection directe et non d'une contamination à grande échelle, c'est pourquoi je pense que contaminer a grande échelle la population ne servirait à rien. Birkin, Wesker, Jill et compagnie sont là pour le prouver, il s'agissait dans chaque cas d'une variante du virus et d'une injection de première main à grand dosage ( comparé à la contamination de Raccoon City ).

Sinon pour ce que tu dis sur le virus Wesker j'aurais plutôt tendance à penser que c'est à 100 % un dérivé du virus G, le truc avec les yeux de Wesker c'est bien trouvé mais n'oublions pas que c'est aussi la marque de fabrique de Birkin dans Re2.
Franchement quand je regarde ses yeux je ne peux m'empecher de penser au virus G !

http://i97.photobucket.com/albums/l208/ ... onica3.jpg
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Hunter beta a écrit :Bravo Gemini, c'est du bon boulot, tu as très probablement percé les mystères qui entourent l'intrigue de ce 5 ème épisode et tu as trouvé un raisonnement logique avec ce fil conducteur de la série qu'est Umbrella Chronicles.
Merci, mais n’exagérons tout de même pas :^^ BH5 n’était pas fondamentalement le sujet de mon analyse, et concernant cet épisode, je n’ai fait que partir de l’hypothèse de Grem portant sur Wesker, mes réflexions plus personnelles étant dans cette partie plutôt centrées sur le virus spécial.
Et à propos de Spencer, je m’attends quand même largement à ce qu’une grande partie de mes réflexions soient balayées avec BH5.
Hunter beta a écrit :je ne sais pas pour vous, mais je trouve Sergei et la reine rouge assez décevants au même titre que les Ashfords dans RECV, car je voyais Umbrella plus comme une multinationale tentaculaire et pas comme une conspiration animé par des tarés
Je vois ce que tu veux dire, et même si j’apprécie beaucoup le personnage de Sergei, je suis assez bien de ton avis. On s’imaginerait plutôt les dirigeants de la société comme des types en costard (un peu dans le style du gars du train dans l’intro de BHØ) et tout à fait terre-à-terre dans leurs ambitions, souhaitant avant tout générer du profit pour leur enrichissement personnel par exemple, plutôt que comme des militaires tarés idéalistes voulant détruire et/ou conquérir le monde. D’une certaine manière, nous n’avons jamais eu affaire aux dirigeants ou gros bonnets d’Umbrella, si l’on considère que même Spencer et Sergei s’opposent à leur propre société dans BHUC, et que l’on garde en tête le fait que nous n’ayons jamais exploré le QG de la multinationale (à peine visible dans l’intro de BHCV).
Hunter beta a écrit :on ne peut pas dire que Ashley faisait preuve de courage ou de volonté dans Re4 !
Je ne sais pas, vu la situation elle réagit relativement bien je dirais, et Leon semble à plusieurs reprises la « féliciter » pour son courage ou sa maîtrise de soi, notamment après la phase où l’on contrôle Ashley. Quoiqu'il en soit, ce qui compte ici est avant toute chose la volonté de se débarrasser du parasite, or Ashley témoigne de façon expresse de cette volonté : « I'm never turning into one of them, never ! » :p
Cela ne me pose pas tellement de problème à moi, la perception du joueur doit être un peu faussée concernant Ashley si l’on ne voit en elle qu’un boulet pleurnichard à traîner, et c’est sûr qu’aux côtés de Leon elle fait pâle figure de toute manière, mais dans l’esprit des scénaristes ce doit être une fille courageuse :dent
Hunter beta a écrit :Krauser […] est pour moi le seul a avoir su assimiler le parasite et a en tirer de véritables avantages
Le cas de Krauser est très spécial, je crois qu’il diffère de ceux de Mendez, de Salazar ou de Saddler, c’est pourquoi je ne l’ai pas mentionné.
Il me semblait que tout le monde s’était accordé pour dire que Krauser était partiellement inspiré d’un personnage du manga Parasite qui, pour empêcher le parasite d’atteindre son système nerveux et de se déplacer dans son corps, s’était garrotté le bras. Si cette inspiration est bien celle des développeurs, et il y a des chances pour que ce soit le cas, Krauser n’aurait pas uniquement dominé son Plagas par volonté mais également en exerçant sur lui une réelle contrainte physique. Cela expliquerait pourquoi Krauser ne fait pas véritablement corps avec le parasite, car pour moi il ne l’a pas assimilé étant donné que le pouvoir du Plagas se concentre exclusivement dans son bras gauche, qu’il n’est qu’un simple organe ou une simple partie de Krauser en quelque sorte. Krauser a su dompter et contrôler le parasite mais il n’a pas su faire un avec lui, il l’a plié à sa volonté (et en le contraignant), mais les deux entités sont encore séparées. Je n’irai pas jusqu’à dire que Krauser se serait garrotté le bras à cause de sa faible volonté, peut-être ne voulait-il justement pas assimiler le Plagas mais plutôt faire de celui-ci une sorte d’outil, le concentrer dans une unique partie de son corps afin que son pouvoir, étant concentré, soit en même temps plus puissant. De ce point de vue là oui, Krauser aurait véritablement su tirer avantage du parasite, il aurait su en faire ce qu’il en voulait par manipulation. Ou alors on peut dire que sa volonté était tellement forte qu’elle a su d’elle-même isoler et concentrer tout le pouvoir du parasite dans son bras, parce que justement tel était son désir, ce n’est pas mon opinion à ce sujet mais cela ne me paraît pas impossible non plus.
Hunter beta a écrit :pour revenir à la série des virus, je pense que le contrôle du virus T et G n'est possible que lors d'une injection directe et non d'une contamination à grande échelle, c'est pourquoi je pense que contaminer a grande échelle la population ne servirait à rien.
Déjà je ne suis pas certain que l’on puisse « contrôler » le virus-G ni même que la personnalité de l’hôte puisse interagir avec lui, nous n’avons pas vraiment d'exemples qui permettraient d’illustrer un tel phénomène. Mon raisonnement s’appliquait essentiellement au virus-T, et éventuellement au T-Veronica (pour la volonté dont Steve fait preuve plus que pour l’idée que la personnalité influence le cours de la mutation, même si c'est peut-être le cas ici aussi).
Encore que la conscience de Birkin n'est pas totalement annihilée au départ, sa fureur envers les commandos d'Umbrella parvient à prendre le dessus et à rester intacte durant les premiers instants de son évolution. Il est difficile de déterminer si c’est parce que le virus n’a pas encore pleinement produit son effet, mais il est tout de même légitime de faire un parallèle entre le cas de Birkin dans cette situation et celui d’autres personnages, en disant qu’à chaque fois un trait saillant de la volonté ou un désir profond cher à l’hôte est conservé, et donc en même temps une certaine portion de la conscience de l’hôte : pour Birkin c’est son désir de vengeance, pour Steve son désir de protéger Claire à tout prix, pour Lisa son désir de retrouver sa mère, etc. Tous ces phénomènes pourraient être interprétés comme une forme de contrôle vis-à-vis du virus, et de ce point de vue l'esprit de l'hôte pourrait lui aussi ne pas être totalement asservi au virus-G de façon nécessaire. Les "données" restent tout de même très maigres dans le cas de Birkin, et lorsqu'on le rencontre dans le jeu il n'a plus aucune forme d'autonomie ou de contrôle face au virus (le corps de Birkin se retrouve submergé par les mutations successives, il tue sa femme sans aucune hésitation, et même s'il parvient à balbutier le nom de Sherry et à "reconnaître" sa fille, c'est plus sous l'influence de l'instinct reproducteur lié au virus qu'autre chose, Birkin ne doit plus vraiment être conscient de tout ce qu'il fait).
Peut-être qu'on en saura plus sur l'influence éventuelle de l'état d'esprit de l'hôte sur le virus-G dans Degeneration, si la créature pourvue d'un oeil est bien simplement infectée par le virus-G.

Maintenant, je me suis toujours dit que les animaux géants que l’on croise parfois au cours du jeu, et qui sont le résultat d’une mutation extraordinaire mais spontanée comme par exemple dans le cas de l’Infected Bat de BHØ, seraient un peu l’équivalent d’un Tyrant qui naîtrait spontanément, sans manipulation génétique ou injection directe. D’ailleurs je ne vois pas bien la différence que tu fais entre injection directe ou indirecte, tant que le virus atteint l’organisme l’effet ne devrait pas être sensiblement différent, la seule chose qui devrait changer à mon avis étant plutôt la vitesse d’infection ou de propagation du virus dans l’organisme. Paradoxalement, si l’on te suit le contrôle du virus devrait au contraire être beaucoup plus aisé dans le cas d’une injection indirecte, puisque le virus mettrait plus de temps à parasiter l’organisme et serait moins virulent, il exercerait moins de pression sur l’hôte en quelque sorte.
D’ailleurs je viens de penser que si l’on applique le raisonnement selon lequel il faut et le vaccin adéquat et une volonté de se débarrasser du virus pour éliminer le virus-T, cela devrait de toute manière s’appliquer aux personnages d’Outbreak, qui eux n’ont pas reçu d’injection « directe ». Enfin, on pourrait toujours considérer qu’à propos du virus-T seul un bon vaccin suffit, mais puisque la personnalité de l’hôte est susceptible d’interagir avec le virus, à mon avis elle doit avoir une influence dans les deux sens (assimilation ou rejet du virus), surtout que Carlos dit à Jill de lutter contre le virus, ce qui sous-entendrait que l’état d’esprit a bien son rôle à jouer dans l’infection, la progression du virus dans l’organisme et son rejet éventuel. A mon avis cela ne dépend pas essentiellement du mode d’infection.
Hunter beta a écrit :pour ce que tu dis sur le virus Wesker j'aurais plutôt tendance à penser que c'est à 100 % un dérivé du virus G […] quand je regarde ses yeux je ne peux m'empecher de penser au virus G
Le virus-G n'entraîne pas directement la mutation des yeux de ce que l’on sait (même si d‘accord on voit les yeux de Birkin devenir rougeâtres lorsqu’il s’injecte son virus :wink), mais entraîne plutôt la formation d’yeux à partir du corps de l’hôte, ce n’est donc pas tout à fait la même chose, et en plus de cela, la mutation sur les yeux de Wesker ne ressemble pas vraiment à l’œil du G. Pour ce dernier point, peu importe tu me diras, puisque chez les différentes créatures infectées par le G à travers les différents épisodes, l’œil a toujours changé de design.
Cela étant, et même si j’ai souvent pensé à titre personnel que le virus de Wesker devait être un dérivé ou prototype du virus-G, le site officiel de BH5 précise néanmoins que le virus de Wesker est bien une forme dérivée du virus-T, donc je pense qu’il n’y a plus vraiment lieu de discuter ce point, et pour ma part je considérerais cette information comme officielle et définitive.
Quoiqu’il en soit, nous devrions être plus clairement fixés si Wesker en vient à muter lors de BH5.
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