Resident Evil 7 : LE TEST | 24/01/2017 à 18:17
TEST RESIDENT EVIL 7
L’année du 20ème anniversaire de RESIDENT EVIL touche à sa fin et RESIDENT EVIL 7 est le cadeau attendu par les fans depuis le début de son développement en 2014 par Capcom.
C’est un épisode numéroté, donc majeur aux yeux des fans et un jeu AAA qui se doit d’être à la hauteur des attentes d’un produit bien fini, exempt de défaut.
Lorsque je me suis enfin mis à table, j’ai ressenti une réelle excitation mais aussi une certaine fébrilité en moi. Les changements annoncés pour cet épisode comme la vue FPS ou l’absence de héros marquent clairement la volonté d’un nouveau départ pour la saga, pourtant Capcom n’a jamais parlé de « reboot » pour cet épisode. Après les cultissimes épisodes 1,2 et 3, et les histoires controversées des épisodes 4,5 et 6, que nous réserve donc ce 7ème opus ?
Le jeu sera-t-il à la hauteur d’un vrai RESIDENT EVIL ? Ce retour aux sources promis par Capcom va-t-il enfin se concrétiser après toutes ces années d’attente ? Resident Evil 7 va-t-il me surprendre ? Vais-je tout simplement l’aimer comme j’ai aimé le premier épisode en 1996 qui a fait de moi un fan inconditionnel de la saga ?
Le suspense est insoutenable !
RESIDENT EVIL 7 place son décor à Dulvey en Louisiane dans une plantation appartenant à la famille BAKER. L’étendue de celle-ci ne se limite pas à leur maison vue dans la démo du jeu. D’autres zones sont explorables, mais pour rester dans le périmètre horrifique d’un RESIDENT EVIL, le confinement des lieux sera souvent de mise. Cependant, votre exploration alternera bien entre intérieurs, extérieurs et même profondeurs…
Parlons un peu de l’histoire de cet épisode. Son arc narratif va en surprendre plus d’un. L’histoire est plutôt complexe et vous n’en comprendrez le sens qu’une fois le destin d’Ethan Winters (le personnage que vous incarnez à l’écran) scellé.
Cet Ethan reçoit au début de l’histoire un message électronique de son amie Mia disparue depuis 3 ans. Elle lui indique où la retrouver mais lui recommande vivement de rester à l’écart de l’endroit où elle se trouve.
Bien sûr, en brave chevalier qui doit sauver sa compagne, Ethan n’écoute pas ces recommandations et se rend à la propriété des BAKER pour vivre un véritable cauchemar.
Deux niveaux de difficulté vous sont proposés au départ : FACILE et NORMAL. Le mode SURVIE se débloque à la fin de votre 1ère partie sauf si vous avez un code d’un pack survie, il est alors envisageable dès le départ. Je ne sais pas ce que vaut ce niveau extrême de difficulté mais sachez qu’en mode FACILE et NORMAL, vous aurez bien assez de ressources pour terminer le jeu, une fois que vous aurez compris certaines mécaniques de jeu, comme les esquives évidemment !
Comptez une douzaine d’heures pour finir le jeu la première fois si vous prenez le temps de l’exploration.
Ethan arrive par l’annexe de la maison des BAKER, on redécouvre donc l’endroit vu dans la VHS « maison abandonnée » de la démo. Très rapidement Ethan comprend que de nombreuses personnes disparues sont recensées dans cet endroit. Lorsqu’il retrouve Mia, il comprend alors définitivement que quelque chose ne tourne pas rond dans cette maison !
Pour guider vos pas et souvent votre course dans cet environnement peu accueillant (même si les BAKER veulent que vous rejoignez la FAMILLE), une mystérieuse voix féminine vous donnera par téléphone des instructions à réaliser pour tenter de vous échapper de cet endroit maléfique.
RESIDENT EVIL 7 bénéficie globalement de très beaux décors qui renforcent l’immersion dans cette aventure glauque et gore en Louisiane. La première partie de cette aventure est d’ailleurs un hymne à l’amour au premier Resident Evil et de son remake avec la maison principale qui rappelle les nombreuses pièces du manoir Spencer sans toutefois en avoir le prestige car ici, tout est crade, mal rangé et bien des endroits sont moisis mais vous comprendrez pourquoi une fois en jeu.
La vieille maison est aussi un souvenir au poste de garde du premier épisode dans laquelle Marguerite Baker (la femme de Jack Baker, le propriétaire de ce lieu) traine avec sa lanterne.
Certains passages en souterrain font même penser à certains plans de Resident Evil Zero, encore un hommage à un ancien épisode classique, preuve que Capcom veut nous prouver sa volonté à recréer l’ambiance d’antan. Et ça marche puisque ça se voit mais… c’est différent.
Les décors ne sont pas la seule référence pour cela.
De nombreux objets comme les clés emblèmes (ou autres blasons ouvrant une porte sur l’extérieur) réactivent les sensations du passé. Toutefois, le jeu ne vous propose pas de les supprimer une fois qu’elles n’ont plus d’utilité (sic !). Puisque j’en suis à vous parler des ouvertures des portes, certaines continuent de se déverrouiller par l’arrière pour se créer des raccourcis bien pratiques. Et un tout nouveau système d’ouverture fait son apparition, celui de portes activables par des ombres projetées par un objet en pierre. Vraiment très fun ! Je n’oublie pas la manivelle (objet emblématique) pour les ponts passerelles, ni les cartes d’accès magnétiques et une petite nouveauté avec un produit corrosif pour fondre les serrures les plus retors car les serrures les plus simples seront à crocheter pour peu que vous ayez assez de crochets pour venir à bout de toutes.
Des passages secrets sont aussi à découvrir, certains moins évidents que d’autres. Côté « secrets », des items bien utiles pour votre personnage sont cachés et répertoriés sur des photos de « trésor ». Observez bien ces photos car ces trésors ne sont pas à côté de l’endroit où vous trouvez ces photos. Ce serait trop simple.
20 mini statuettes d’un « mister everywhere » sont aussi à dénicher dans le décor, elles sont reconnaissables au petit bruit atypique qu’elles émettent. Tendez bien l’oreille !
L’observation est d’ailleurs bien utile aussi avec les objets que l’on retourne dans tous les sens. Laissant parfois apparaitre alors un nouvel objet dissimulé dans le premier objet. Une astuce classique de RESIDENT EVIL. Vider aussi les baignoires et briser des caisses peuvent vous rendre service.
L’inventaire avec passage obligatoire par les coffres pour stocker le surplus de vos trouvailles est un autre exemple de référence aux anciens RESIDENT EVIL. Vous pouvez d’ailleurs trouver des sacs à dos qui vous permettent de transporter plus d’objets. Ne passez pas à côté de ce côté pratique !
Pas de RESIDENT EVIL sans énigmes ! De ce côté-là, c’est une pleine réussite !
Trouver un code (avec une porte à code reprenant les bruitages historiques du 1er Resident EVIL), du câble électrique et un fusible, l’heure d’une horloge etc… reste toujours un plaisir et parfois un casse-tête mais jamais insurmontable !
Mention spéciale aux énigmes instruites par la lecture des cassettes VHS, dont une en particulier intitulée « Joyeux Anniversaire », à la résolution machiavélique comme dans les films SAW. Vous devrez déposer tous vos objets dans le coffre avant d’y accéder (hommage appuyé à Code Veronica).
C’est Lucas, le fils taré des Baker qui est à l’origine de cette énigme tordue et redoutable. Certainement mon passage préféré du jeu. Comme quoi il est possible d’insuffler des idées neuves remarquables dans un RESIDENT EVIL.
Pas de RESIDENT EVIL sans bestiaire digne de ce nom !
Et là, c’est ma grosse déception. Les nouvelles créatures de cet opus sont les mycomorphes. Ces créatures visqueuses à la résistance surhumaine sont les seules ABO de base du jeu. Et même s’ils sont déclinés en plusieurs variétés (certains vous rappelleront Resident Evil Zero dans leur saut), ça reste maigre !
Où est le charisme et la puissance de respect des monstres tels que les Hunters, Lickers, Chiméras et Crimson ? Là on est clairement en présence d’une des rares faiblesses du jeu. Les mycomorphes sont inspirés (dans leur design) des Oozes de la série RESIDENT EVIL REVELATIONS qui eux même n’étaient déjà pas très inspirés. Et ce ne sont pas les insectes de Marguerite Baker, ni les rares confrontations avec des boss prévisibles qui changent la donne.
Les mycomorphes apparaissant le plus souvent sans qu’on puisse savoir d’où ils viennent n’aident pas à les rendre appréciables. Ils sont souvent tapis dans le noir. Heureusement, ces BOW (ABO en français) ont le même point faible que beaucoup d’autres : visez la tête !
Entrons dans la phase de gameplay à présent. Pour combattre les BAKER et les créatures regroupées dans le Bayou, un arsenal de base pour le moins classique est mis à votre disposition (couteau de survie, guns, fusil à pompe etc…).
Des agents de réparation devront être utilisés en cas de dommages sur une arme en particulier.
Vous pourrez fabriquer des munitions améliorées pour votre pistolet à l’aide de poudre à canon et de fluides chimiques, le tout se combinant rapidement via une interface supplémentaire dans votre inventaire. Les détonations alors entendues sont plus puissantes (L2 + triangle sur PS4 pour équiper).
D’autres armes plus redoutables feront aussi leur apparition plus loin dans l’aventure (bombes à déclencher à distance notamment et une mitraillette pour laquelle j’ai apprécié le coup par coup).
La combinaison d’objets ne se limite pas à fabriquer des munitions dans l’inventaire mais aussi des soins plus ou moins complets.
Si tout ceci n’est pas suffisant, sachez que des pièces antiques (sonnantes et trébuchantes) vous donneront accès à des améliorations pour votre personnage ainsi qu’à une arme très puissante avec beaucoup de recul.
Des surprises prenant la forme de pièges vous sont réservées spécialement.
A vous de trouver les moyens de les éviter tous !
Sur l’ambiance générale du soft, c’est exquis !
Des bruits inquiétants (cris - pluie - orage), des râles des créatures, des démembrements pour du gore qui tâche, des documents en nombre (32) à lire absolument pour s’imprégner de ce scénario plutôt surnaturel, des jeux d’ombres et de lumières réussis.
Seul petit bémol peut-être, la bande son en dessous d’une production habituelle, hormis le thème principal "Go tell Aunt Rhody" qui nous reste dans la tête de façon agréable. Quand on sait l’importance d’une bande son dans un jeu tel que Resident Evil, on peut là encore regretter une certaine timidité à imposer un style musical à RESIDENT EVIL 7 comme certains titres en possède (RESIDENT EVIL OUTBREAK, RESIDENT EVIL 1 et 2, Code Veronica pour ne citer qu’eux).
Un mot sur le système de sauvegarde avec la possibilité de sauvegarder manuellement sur les magnétophones dans les espaces réservés pour souffler un peu mais aussi la présence d’une sauvegarde automatique qui vous replacera en cas d’échec ou de chargement de partie au dernier check point retenu par le système.
Ne perdez pas de vue qu’en cas de difficulté, vos objectifs s’affichent sur l’écran de la carte de la zone où vous vous situez.
Au rang des insatisfactions, on peut noter pêle-mêle les temps de chargement longuets des parties et des VHS (une bonne minute pour en sortir), la prise d’objets et leur observation qui ne servent à rien parfois (casque de foot U.S. – Le soutien-gorge, une chaussure, un gilet de sauvetage…)
On a évité le pire sur les phases scriptées, finalement pas trop lourdingues.
RESIDENT EVIL 7 offre un cheminement somme toute classique pour un RESIDENT EVIL avec un tas de références qui rend un véritable hommage à bien des égards à de nombreux épisodes RESIDENT EVIL, le tout accompagné d’une dramaturgie sans faille dans vos choix et vos actions. Cependant l’arc narratif choisi par Capcom apporte plus d’interrogations que de réponses. Espérons que les DLC à venir sauront mieux nous éclairer sur les points encore obscurs de cette histoire.
En conclusion, RESIDENT EVIL 7 est une revisite réussie du genre RESIDENT EVIL, et comme pour les plus grands plats culinaires, on peut crier au génie, plus rarement à la déception. Pour ma part RESIDENT EVIL 7 m’a vraiment plu, il est indéniablement un très bon jeu mais à vous de juger s’il ne va pas souffrir rapidement du même syndrome d’identité dont a souffert RESIDENT EVIL 4 à sa sortie malgré son plébiscite auprès des joueurs.
NOTE : 8,5 / 10 (+0,5 en VR voir ci-dessous)
L’expérience du jeu en VR :
Comme vous le savez RESIDENT EVIL 7 est compatible à 100% avec le casque Playstation VR et cette expérience, croyez moi, offre une toute autre dimension au titre. J’irai même jusqu’à dire qu’il a été pensé pour être vécu en VR.
Bien sûr, la résolution ne sera pas celle de votre écran HD, mais bizarrement les détails fourmillent plus avec ce rendu 3D, comme si finalement on était transporté dans cet univers horrifique. Avec le casque audio vissé sur les oreilles et votre esprit captivé par la magie de la réalité virtuelle, restez humble car nul doute que vous ferez un moment ou un autre « dans votre froc » pour reprendre une célèbre expression de Shinji Mikami.
C’est pour cela aussi que je conseille fortement aux plus fébriles de finir d’abord le jeu sans le VR pour ensuite tenter le « LET’S PLAY » en VR. Vous voilà prévenus !