Resident Evil VILLAGE - LE TEST | 06/05/2021 à 17:00
Resident Evil VILLAGE - LE TEST
C’est dans ce contexte de pandémie mondiale et en ayant recours au travail à distance que Capcom a fini de développer Resident Evil VILLAGE. L'éditeur a décidé de rendre ce titre disponible aux catalogues des jeux de la PS5 mais aussi de la PS4, Xbox series mais aussi Xbox One, PC Steam et Stadia. Certains diront que cette décision découle davantage d’une décision économique que d’un altruisme envers les joueurs, toujours est-il que ça arrange tout le monde, même si cela aura donné du travail supplémentaire aux équipes de Capcom et pas mal de fil à retordre. Alors, quel est le verdict pour ce nouveau Resident Evil au parfum des Carpates ? La réponse se trouve dans les lignes qui suivent !
Ça y est ! Nous y sommes !
Resident Evil VILLAGE vient consolider la saga phare de Capcom, l’année de son 25ème anniversaire, avec un 8ème opus proposant une véritable suite à l’histoire de la famille Winters, commencée dans Resident Evil 7.
Cette famille, mise sous la protection du BSAA, sera cependant une nouvelle fois confrontée à l’horreur, et c'est en particulier Ethan, le père bienveillant, qui va devoir faire face à bien des dangers pour sauver sa fille Rosemary lorsqu'il va se retrouver, malgré lui, au coeur de ce "VILLAGE".
Depuis que Capcom nous a dévoilé, à travers sa communication officielle, les images, trailers et démos de VILLAGE, nombreux sont les clins d’oeil à Resident Evil 4 qui ont été observés mais vous le verrez, la comparaison s’arrête là (si ce n’est peut-être aussi pour sa durée de vie), VILLAGE étant bien différent de son illustre aîné à bien des égards. Il est aussi différent de Resident Evil 7, bien qu’étant sa suite chronologique (l’histoire se déroule finalement 3 ans après les incidents de Dulvey). De telle sorte que si vous n’aviez pas tellement apprécié RE4 et/ou RE7, vous risquez de succomber au charme et aux challenges que vous propose VILLAGE. Peter Fabiano a lui-même estampillé ce titre de "survival-horror", ce qui peut être vrai en partie pour les novices, mais loin d’être une réalité pour les joueurs aguerris à la licence. En mode de difficulté "standard", vous vous retrouverez à l'aise pendant une bonne partie du jeu sur le stock de munitions et sur l'efficacité de vos armes, pour peu que vous preniez la peine de compléter votre quête de trésors et d'éliminer le maximum d'ennemis qui vous lâcheront des ingrédients (ferraille etc...), propices à la fabrication de munitions et de soins.
Là où VILLAGE m’a surpris, c’est qu’il propose une expérience variée du gameplay, alternant phases d’action pures et intenses (comme dans le niveau de la forteresse), avec des phases d’exploration énigmatiques (comme rencontrées dans le lugubre manoir Beneviento), ou encore des étapes de fuite en avant (comme dans le village justement). Le tout appuyé par deux sentiments de peur bien différents eux aussi : peur panique et peur psychologique. Je comprends d’ailleurs mieux aujourd’hui les propos de Jun Takeuchi, qui disait que l’équipe a dû revoir à la baisse le niveau de peur distillé. Je vois à présent clairement à quel niveau il faisait référence. Car oui, le jeu est subtilement compartimenté en zones (bonne surprise : étendues avec des annexes pour des quêtes secondaires), ce que nous dévoilait déjà la carte générale proposée. Celles-ci vous apporteront une expérience de jeu diversifiée et riche en émotions, aussi bien par les challenges proposés que par les environnements parcourus. Car attention, tout cela reste fluide et concourt à échafauder l’histoire d’Ethan, tuyau après tuyau. Si vous jouez sur PS5 (ou sur PC avec un SSD et une bonne carte graphique), la promesse est tenue sur les temps de chargement inexistants (même si Capcom utilise toujours le stratagème des ascenseurs pour faire passer ce temps) et sur la beauté graphique du titre. C’est bien simple, VILLAGE est magnifique ! Le travail qu’a fourni la direction artistique est absolument somptueux ! Vous passerez de couleurs sombres et souterraines aux couleurs vives et luxueuses du château de Dame Dimitrescu, tout en observant le temps qui passe avec un panel de couleurs choisies, plus ou moins lumineuses, pour rendre les différents moments de la journée en montagne, de la couverture neigeuse du matin jusqu’au coucher du soleil.
Voyons à présent les nombreux autres aspects du titre en commençant par ses qualités :
Je vais commencer par le bestiaire, car l’un des gros reproches que l’on pouvait faire à Resident Evil 7, c’était cette triste inspiration dans la diversité des créatures rencontrées. Les mycomorphes ne sont pas restés dans la légende, c’est le moins que l’on puisse dire… Et bien là , bingo ! Capcom revient à ses premières amours et nous propose un bestiaire riche, digne d’un Resident Evil (31 créatures en tout, comprenant certaines déclinaisons) : des Lycans rapides, mobiles et sournois, les Samca (créatures aux ailes de chauve-souris) tout aussi agiles dans les airs, les Moroaica (créatures à capuche des cachots) qui déambulent de façon à vous faire gaspiller des munitions, et une armée de soldats dont vous découvrirez les attributs dans l'usine Heisenberg, sans oublier la présence des boss et des mid-boss dans les lieux visités qui donneront bien du souci à ce pauvre Ethan (qui prend cher tout au long du jeu !).
N’hésitez pas à utiliser l’arsenal d’armes (17 modèles) et les barils explosifs mis à votre disposition tout au long de l’aventure pour venir à bout des créatures, même les plus menaçantes ! Les armes sont bien sûr customisables chez le Duc (le nouveau marchand), soit par l’achat de pièces spécifiques, soit par la transformation de l’arme pour une plus grande efficacité. Vous trouverez aussi en chemin des pièces d'améliorations gratuites, alors ne les manquez pas ! Pour votre défense, Il est aussi possible de contrer puis de repousser les ennemis avec LB (Xbox)/L1(PS) afin de subir moins de dégâts critiques.
Vous pouvez désormais confectionner vos items de soins et munitions, en combinant les matériaux récoltés sur le terrain et grâce aux formules vendues par le Duc (clin d’oeil au marchand de RE4). Le Duc vous offre également de vous faire sa popote à base de recettes dont il a le secret, ceci afin d'améliorer grandement, ou de façon plus saupoudrée, vos différentes aptitudes. Cela dépend en fait de ce que vous lui ramenez de votre pêche (poissons) ou de votre chasse sur le terrain (volaille, viande...). Ne faites pas l'erreur comme moi de tout revendre pour améliorer votre porte-monnaie, vous aurez besoin de ces ressources pour améliorer votre condition physique.
Votre inventaire est constitué d’une mallette qui pourra être agrandie confortablement dans sa capacité de transport d’objets, ce qui évite, comme dans RE4, d’avoir recours aux coffres. Les machines à écrire sont par contre bien présentes (pas besoin de ruban encreur), et vous seront utiles pour revenir à certains points de l’aventure pour optimiser votre parcours, car les checkpoints automatiques ne servent qu’à reprendre une partie au dernier point de contrôle. Les trésors (parfois combinables) et les objets clés y seront aussi répertoriés.
L’observation des objets dans le détail vous aidera comme toujours à résoudre plus facilement les énigmes (une grande réussite), tout comme l’observation de la carte qui pourra vous être d’un grand secours, et pour laquelle les zones non exploitées à 100 % resteront en rouge.
Enfin, l'ambiance sonore est magistrale, les bruitages qui vous enrobent dans le casque sont phénoménaux !
Vous avez votre ticket d’entrée ? Enfin je veux dire... votre passeport sanitaire ? Alors suivez le guide Ethan Winters pour le meilleur et pour le pire, à la rencontre des nobles du Village :
La grande prêtresse de l’histoire, c’est Mère Miranda. 4 nobles sont sous ses ordres, c’est une femme froide et calculatrice qui règne sur le village. Celui-ci est visitable en plusieurs étapes selon une longue exploration méthodique (on cherche souvent par où l’on peut passer, nécessitant les fameux allers-retours propres à certains épisodes de la saga) si vous voulez en récolter toutes les ressources. Mais faites attention aux différentes sortes de lycans qui y rôdent, ils sont avides de chair humaine fraîche. Leurs attaques, sauvagement gores, vous mettront bien souvent en état de panique.
Le château est tenu par Dame Alcina Dimitrescu, une châtelaine accompagnée de ses trois filles. C’est un endroit majestueux qui renferme toutefois tunnels et cachots remplis de surprises sanguinolentes. Cette partie vous amènera à jouer au jeu du chat et de la souris avec une Dame Dimitrescu devenue dingue d’Etan (quel charme avec son visage c’est vrai !). Elle vous opposera également aux 3 filles de Dimitrescu assoiffées du sang d'Ethan, à vous de leur faire comprendre que vous ne donnez votre sang que pour des causes sérieuses et certainement pas en cocktail apéritif. Sur les toits, d’autres rencontres vous y attendent.
Vous arriverez ensuite dans le manoir de Donna Beneviento par un chemin qui annonce l'ambiance, dans une vallée brumeuse qui ne laisse présager rien de bon aux petits curieux qui oseraient s’aventurer dans cette vieille bâtisse humide. Il est dit qu’aucun de ses camarades de jeu n’est jamais revenu de ce voyage. Toutes les énigmes sont plaisantes dans cet endroit. Frissons garantis dans l’atelier de poupées maléfiques, rappelant quelque peu l'ambiance trouvée à votre arrivée dans le manoir des Ashford dans Resident Evil CODE:Veronica ! Brrr… !
Le réservoir du lac artificiel des moulins vous amènera à rencontrer Lord Salvatore Moreau, un être difforme, véritable monstre habitant les lieux et rôdant dans les eaux de son territoire. Il est dit qu’il ne serait pas le seul monstre à habiter ces lieux. Ethan cherche à sortir de cet endroit après s'être fait piéger lors d'une conversation. A la sortie de quelques affrontements dans une mine souterraine, Ethan doit libérer son chemin à travers un dédale de pontons sur le lac gardé par la créature Moreau.
Le quatrième et le plus dangereux de ces nobles est Heisenberg (qui n’est pas sans rappeler Lucas Baker de par ses communications à distance). Il travaille dans son usine aux abords du village et ce qu’il y fait mérite de rester enfoui. Cet endroit est certainement le plus vaste et le plus labyrinthique du jeu, vous aurez besoin de toute votre détermination pour arriver au bout des énigmes et des combats face aux sujets d'expérimentations d'Heisenberg, apportant une tension maximale dans ces nombreux sous-sols.
Et Chris Redfield alors dans tout ça ? Disons que pour vous garder en haleine, vous ferez sa rencontre à plusieurs reprises et il aura des réponses aux interrogations d’Ethan. Et comme je le pressentais depuis le départ, un personnage de cette importance ne peut pas avoir qu’un rôle de figurant, compte tenu de son implication et du rôle qu’il a tenu dans l’histoire de RE7 (DLC "Not a Hero").
Un des points forts de VILLAGE, ce sont ses énigmes agréables et bien pensées, pas de doute ça c’est du Resident Evil ! Leurs résolutions ne tiendront qu’à votre perspicacité, votre capacité de réflexion et parfois à un peu de chance, si, si !
Les documents trouvés, indispensables à tout bon background scénaristique d’un Resident Evil, sont réunis dans votre carnet de lecture, qui regroupera également notes et conseils avisés.
Côté gameplay, Capcom a choisi de poursuivre avec la vue à la première personne établie dans Resident Evil 7, ce qui ne réjouira pas les amateurs de TPS et ceux qui sont sensibles à ce type de vue. Ethan semble toutefois se mouvoir un peu plus rapidement que chez les Baker. Pour le reste, même si ça déboule de partout parfois, Ethan réagit vite et bien. Quelques effets de surprise (jump scares) vous saisiront à coup sûr !
Abordons à présent les points négatifs du jeu :
- J’ai remarqué quelques problèmes de synchronisation sur les lèvres des personnages pour le doublage fr, globalement à la hauteur même si l’intonation donnée à certaines voix reste discutable.
- L’interaction avec les décors est encore bien insuffisante, ce qui nuit à la volonté de rendre un certain réalisme.
- La progression 100 % scriptée ne vous laisse qu'une liberté de circulation toute relative. A quand un Resident Evil au gameplay non linéaire à la "Days Gone" ?
- Les prompts utilisateur sont parfois hasardeux et peuvent vous faire perdre du temps.
- Des baisses de framerate ont été constatées à deux endroits sur PC.
- Le scénario qui ne casse pas 3 pattes à un canard, une fois n’est pas coutume.
- Les habitants du village qui ne servent à rien.
- Une grosse déception pour l’explication de la présence du logo Umbrella sur le site de la cérémonie et au centre des armoiries des familles nobles : léger et prévisible.
- L’OST ma foi fort appropriée certes, mais si loin du génie musical d’antan. Où est donc passée cette inspiration légendaire qui a fait les belles heures de la première trilogie ?
- Un mot enfin sur le mode photo qui ne sert à rien sur PC, puisque le jeu vous recommande d’utiliser la capture d ‘écran en appuyant sur la touche F12 de votre clavier. Un gadget qu'il aurait mieux valu transformer en outil de caméra libre afin de pouvoir prendre les screenshots depuis n’importe quel angle de vue.
Que puis-je encore vous dire sur ce Resident Evil VILLAGE ?
Et bien… que Capcom a définitivement retenu la leçon de la présence indispensable de toilettes dans un Resident Evil ! Un succès leur est même attribué !
Des labyrinthes miniatures très stylés servent de jeu d’adresse afin de débloquer des trésors bien juteux auprès du Duc ! Ne passez donc pas à côté de ces quelques minutes d’amusement ou d’énervement !
Les chèvres en bois viennent remplacer désormais les très célèbres Mr. Everywhere (RE7), Mr. Raccoon (RE:2) et Mr. Charlie (RE:3).
La présence d’objets cultes, références multiples aux anciens Resident Evil comme le piano, la manivelle, le coupe boulon combleront les fans !
La durée de vie un peu trop longue à mon goût pour un Resident Evil, que je préfère dans une fourchette de 10h-12h pour un premier run. Là , j’ai réalisé un temps de complétion d’environ 22h30 (j'ai pris mon temps) mais le compteur de jeu indiquait une valeur bien inférieure soit 16h30 de jeu…
Une fois votre partie achevée, vous débloquerez le niveau de difficulté "village des ombres", mais aussi la liste des défis déjà réalisés et ceux qu'il reste à compléter, afin de gagner des points de complétion (PC) échangeables dans la boutique spéciale contre des concept arts, figurines, nouvelles armes, munitions infinies et le mode de jeu "The Mercenaries". Des vidéos bonus seront également ajoutées à votre menu des bonus. Je termine en vous rappelant que le jeu RE:VERSE, gratuit avec l'achat de VILLAGE, ne sera finalement disponible qu'au courant de l'été.
Verdict : 8/10
Testé par Hunk sur version PC STEAM.
Resident Evil VILLAGE est un titre artistiquement et techniquement abouti, c’est indéniable même si l’on peut relever ici et là quelques imperfections. Il réussit là où Resident Evil 6 avait peiné à convaincre, en s’adressant au plus grand nombre, avec un gameplay diversifié et un plaisir de jeu constant pendant lequel on ne voit pas le temps passer. Reste qu’Ethan est bien seul, que le scénario de son histoire qui se prolonge et se termine est bien léger et qu’il n’est pas certain que l’on y revienne encore et encore...
Bonus : Vidéo Unboxing de l'édition Collector PS5 de Resident Evil Village + le kit de presse de Capcom France Les impressions de Hunk sur le scénario bonus "Les Ombres de Rose" :
Le 28 octobre 2022 est sorti l'édition Gold de Resident Evil VIllage proposant notamment un chapitre bonus intitulé "Les ombres de Rose" dans lequel Rosemary Winters, la fille bien-aimée d'Ethan Winters a grandi et est maintenant aux prises à des pouvoirs terrifiants. À la recherche d'un moyen de s'en débarrasser, Rose entre dans la conscience du Mégamycète. Le voyage de Rose l'entraîne dans un royaume mystérieux où les souvenirs du passé reviennent pour créer un monde cauchemardesque. Retrouvez en vidéo les impressions de Hunk sur ce DLC.