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Resident Evil 4 Remake - LE TEST | 24/03/2023 à 1:02

Le test de RESIDENT EVIL 4 Remake
Capcom revisite le Survival-Horror

Dis Capcom, fais moi des rem4kes !

L’histoire des remakes de Resident Evil est presque aussi ancienne que l’histoire de la saga puisqu’elle a démarré en 2002 avec la "renaissance" du titre original sur Nintendo GameCube. Cette version de 2002 a mis une véritable claque aux aficionados à l’époque qui en ont pris plein les mirettes avec ce scénario enrichi de l’histoire de la famille Trevor au cœur du manoir Spencer, et de ses nouveautés au premier rang desquelles on pouvait retrouver de nouveaux embranchements, des lieux nouveaux ou retravaillés.
C’est ainsi que Mikami a souhaité voir évoluer son Biohazard d’origine, véritable vision de sa version Director’s Cut pour ainsi dire.
Fort de ce succès, les fans attendaient avec impatience un remake de Resident Evil 2 qu’ils ont réclamé à cors et à cri des années durant. Il aura fallu attendre l’année 2015 pour que le producteur Yoshiaki Hirabayashi vienne annoncer au mois d'août, la mise en chantier du remake de Resident Evil 2, qui ne portera jamais officiellement cette précision dans le titre.

Les tests de la presse pour ce titre ont été excellents, les ventes au rendez-vous, et les fans plutôt ravis de ce remake malgré ses quelques imperfections. Il n’en fallait pas plus pour que Capcom sorte le remake de Resident Evil 3 dans la foulée, assumé en tant que tel sur sa réalisation cette fois, mais moins sur le contenu qui prend quelques libertés de coupures de scènes emblématiques au montage du projet. Ça râle dans les chaumières, car en plus d’être amputé de scènes réputées, le titre se finit rapidement (ce que proposait aussi l’original de 1999 mais ça, tout le monde l’a oublié).

C’est donc avec une certaine retenue et humilité que Capcom envisage de produire le remake du 4e opus numéroté de la saga.
La prise de risque de cette production est encore plus grande que pour le remake de Resident Evil 2, tellement Resident Evil 4 a marqué l’histoire de l’industrie du jeu vidéo et se pose là en monument de l’histoire de cette industrie. Il s’agit donc pour nos deux producteurs à la manœuvre de ne pas se rater au risque de comprendre la notion du "YOU ARE DEAD" si chère aux écrans de game over des jeux Resident Evil.

Pour cela, Yasuhiro ANPO (producteur) et Kazunori KADOI (Directeur de jeu) ont pu s’appuyer sur un staff qui a fait le job dans tous les compartiments du jeu (graphismes, gameplay, design sonore, bande musicale…) et pour tous les chapitres, c’est assez rare pour être souligné.

Je tiens à préciser que j’ai réalisé ce test sur Xbox Series X en mode normal, version française, en privilégiant la performance graphique plutôt que le framerate. Mon test paraissant le jour même de la sortie du titre, il n’est pas soumis aux restrictions d’embargo et proposera donc mes propres captures. J’ai préféré vous proposer ce choix pour un titre vieux de 18 ans plutôt que de reprendre les éléments déjà connus, diffusés par Capcom.

Une évolution sans révolution

Je ne vous apprendrai rien en vous disant que globalement ce remake RE:4 est très fidèle à l’original.
Vous avez pu le remarquer non seulement à travers les différents trailers mais aussi en jouant à la démo "Chainsaw" proposée dernièrement par Capcom sur les différents stores. Cependant, quelques ajouts et modifications de gameplay apportent leur lot de nouveautés bienvenues. On peut désormais approcher furtivement les ganados (villageois appartenant à une secte "Los Illuminados" sévissant dans un pueblo en Europe) pour mieux les éliminer sans bruit. Évidemment, cette option de gameplay n’est pas utilisable à tout va et vous sentirez bien les moments propices à cette nouvelle action. On peut évidemment tirer tout en bougeant, ce qui n’était pas le cas dans l’ancienne version. En parlant d’action, le titre en est truffé. Bien plus que dans l’épisode original puisque les ennemis sont plus nombreux, rapides et collants. L’intelligence artificielle les amenant le plus souvent à mener la meilleure stratégie pour vous encercler et tenter de vous mettre en échec. L’occasion d’admirer les différentes scènes de mort réservées à ce brave Leon.
Le titre est aussi très horrifique, mais j’y reviendrai un peu plus tard.



Il faut que tu Boss

Les nombreux bosses et mid-bosses que vous allez rencontrer sont retors, les combats restant du même acabit que ceux connus dans l’ancienne mouture du jeu, mais ils ont pu être repensés pour certains et demanderont une exploration des lieux au préalable pour mieux repérer les éléments du décor qui serviront au mieux votre stratégie. Un bon point pour éviter la sensation du "déjà-vu". Je ne citerai pour exemple que la scène du premier Garrador, dont la descente dans son antre fait froid dans le dos. Les Regeneradors et sa variante l’Iron Maiden sont toujours une plaie à combattre, mieux vaut donc les éviter dans un premier temps pour y revenir quand vous serez mieux armé. Verdugo est toujours le chef dans sa zone labyrinthe. Certaines scènes par contre, dont un combat contre un ennemi en particulier (peu apprécié) a totalement disparu. Il n’était pas utile, rassurez-vous.



Je n'ai rien CONTRE

Vous aurez aussi le loisir d’effectuer des contres simples (repousser une hachette par exemple), mais aussi des contres parfaits vous permettant une attaque de mêlée dans la foulée, contre le ganado surpris ou étourdi qui vous aura attaqué. Et ça ne sera pas du luxe que de réussir ces contres parfaits car ces ennemis, vous le savez (ou pas), peuvent se transformer en plusieurs sortes de ganados-plagas plus redoutables encore si vous ne les achevez pas au sol lorsque le prompt approprié vous le propose. Rassurez-vous, si l’art du contre n’est pas votre exercice préféré, vous pourrez compter sur vos balles de pistolet pour viser les jambes des ganados en furie pour les stopper ou les faire trébucher, afin d’enchaîner aussi des attaques de mêlée et économiser ainsi de précieuses munitions.



Ce marchand est un trésor

Certains ennemis comme l’homme-tronçonneuse ou les nouveaux venus comme les brutes nécessiteront davantage de ressources pour en venir à bout, mais le jeu en vaut la chandelle, car vous récolterez le plus souvent un trésor venant vous récompenser pour votre bravoure !
Des trésors que vous ne manquerez pas d’aller glaner dans vos quêtes secondaires pour aller les vendre ensuite chez le marchand.
Pour cela, vous pourrez vous aider d’une carte par lieu visité (village, château et île) à échanger contre des spinelles. Car ce marchand n’est pas qu’un vendeur, il fait aussi du troc ! Il placarde même des affiches pour vous demander d’accomplir certaines requêtes (facultatives) qui rapportent elles aussi de précieux spinelles.



Je ne saurais que vous recommander de passer du temps sur ces quêtes secondaires, qui vous aideront grandement à améliorer ou réparer votre arsenal comme le couteau de combat ou le gilet pare-balles. De plus, vous accomplirez ainsi des défis listés à réaliser. N’hésitez donc pas à sertir vos objets les plus rares acceptant rubis et émeraudes de différentes couleurs et essayez le max de combinaisons de couleurs car les prix de rachat peuvent varier grâce à un bonus multiplicateur !



Passer du temps chez le marchand est globalement agréable, vous pouvez acheter, vendre, échanger mais aussi améliorer ou réparer vos armes. Mais n’oubliez pas non plus d’acheter les formules de fabrication de certaines munitions, elles vous seront bien utiles par la suite. Comme le marchand le dit si bien, il achète tout et n’importe quoi, babioles comme objets inestimables, le prix bien sûr... c’est lui qui le décide ! Tout comme les offres spéciales, limitées dans le temps pour l'achat d'armes plus puissantes ! À ce propos, les doublages en français sont excellents quelque soit le personnage qui apparaît à l’écran, ça fait plaisir. En dernier lieu et pour vous distraire durant la pause entre deux zones de combat, le marchand vous propose de vous exercer au stand de tir afin de récolter de jolis mais aussi précieux porte-bonheurs que vous disposerez sur votre mallette (max 3 exemplaires). Ces porte-bonheurs vous offrent différents bonus passifs bienvenus, mais il ne sera pas simple de tous les obtenir, alors la solution est là encore de passer par l’échange de spinelles pour obtenir des jetons en or afin de mettre la main sur les porte-clés les plus rares.



Attaque-Défense : un entrainement qui a fait ses preuves

Parlons un peu à présent de l’arsenal. Dans les nouveautés, vous pourrez utiliser une arbalète dont vous récupérerez les carreaux sur le cadavre de vos ennemis. Vous pourrez même attacher une mine sur ce carreau pour un résultat plus explosif ! Pour le reste, vous êtes en terrain connu. Une amélioration spéciale est disponible pour chaque arme contre un paquet de pesetas sonnants et trébuchants.
Et cela ne sera pas de trop, afin d'être paré pour ces affrontements tendus face à toutes ces hordes de villageois, de fanatiques, de ganados et de soldats, tous plus déterminés les uns que les autres à vous faire mordre la poussière dans des décors très réussis, tantôt rustiques (village, ferme), tantôt majestueux (le château de Salazar).



En ce qui concerne le niveau de l’île, même si ça reste très beau, les affrontements en terrain militaire redoublent d’intensité, l’action est démultipliée, reléguant au second plan le côté exploration déjà compliqué dans les autres zones. Bien sûr, il vous est tout à fait possible d’explorer la zone une fois cette dernière nettoyée (quand la musique s’arrête) mais cet aspect d’aller-retour propre aux Resident Evil n’est véritablement pas celui que je préfère. C'est la partie du jeu, une fois de plus, qui m'a le moins emballé.



Des choix encore discutables

Puisque j’en suis à exposer mes griefs, voici ce qui ne m’a pas plu dans ce remake :
  • Toujours pas de monde ouvert dans un Resident Evil en 2023, c’est regrettable, surtout pour un jeu cartographié de cette taille. La conséquence directe, c’est que des zones précédemment explorées sont scellées une fois le portail fatidique passé, sans espoir de retour pour terminer l’achèvement d’une quête secondaire ou l’oubli d’objets indiqués sur la carte. Et comme le jeu ne vous propose pas de revenir à une exploration chapitre par chapitre comme pour d'autres épisodes, je vous laisse deviner la frustration de devoir y revenir dans une autre partie parfois pour un rat, un médaillon bleu ou un châtelain mécanique.
  • Encore trop d’éléments de décors ne sont pas destructibles et bien mal placés parfois, faisant stopper net Leon en pleine action : frustrant.
  • Les choix pour la maniabilité de Leon sont ce qu’ils sont, mais Leon reste quand même pataud, et j’aurais largement préféré une esquive permanente par une roulade multidirectionnelle plutôt que les esquives proposées en prompt avec la touche B. Cela aurait pu aussi permettre peut-être d’enlever une des deux parades.
  • Cela m’amène à vous parler de la "disparition" des QTE qui avaient été implantés dans l’opus original : si à l’écran, il n’y a plus à proprement parler d’enchaînements successifs de touches à exécuter, l’apparition des boutons de tranche LB pour les parades et du bouton B pour les esquives est bien présente, rendant encore certains combats, notamment celui contre Krauser pas complètement intuitifs et naturels.


Une action-horrifique à son zénith

Abordons les points positifs à présent et ils sont plus nombreux, citons pêle-mêle :
  • L’ambiance globale qui est fabuleuse, réussissant le tour de force de transcender l’action dans un niveau horrifique rarement atteint dans un Resident Evil. C’est bien simple, Resident Evil 4 en 2005 ne m’avait pas fait peur, c’était juste un bouillon de cube gORe. Dans le remake, j’ai souvent sursauté, hésité à avancer, cherché à comprendre ce qui allait m’arriver, bref la sauce mayo-ketchup a pris, et je vous assure que même en mode normal, je n’ai jamais été blindé de munitions. Ceci dit, le jeu vous laisse toujours une chance de survie dans ce bal de l’horreur en vous donnant la possibilité de fabriquer vos munitions avec de la poudre noire et la ferraille trouvées en route. En cela, l’aspect survival-horror est plutôt bien respecté même dans cette débauche d’action. Les effets visuels sont également terribles, on ressent bien la force du vent et de la pluie battante dans la froideur de la nuit.
  • L’ambiance sonore est elle aussi remarquable, la promesse de vous donner des frissons en jouant au casque est tenue ! Quand à la bande originale, retravaillée, je le trouve bien plus réussie. J’ai hâte de l’écouter totalement isolée du jeu.
  • La durée de vie est globalement d’une trentaine d’heures si vous vous attelez à toutes les quêtes annexes et secondaires, et la rejouabilité (Replay Value) après avoir terminé l’aventure principale est bien fournie par des défis qui vous donneront du fil (de plaga) à retordre pour certains.
  • Les énigmes ont été renouvelées mais soufflent le chaud et le froid. Cependant, la majorité d’entre elles m’ayant plu, j’ai donc décidé de les ranger dans le paragraphe des points positifs. Les documents relatifs aux énigmes contiennent de précieux indices pour les résoudre plus facilement.
  • Il existe différents dispositifs de serrures pour accéder à différents trésors dont ceux utilisant une petite clé, un hommage rendu aux premiers épisodes de Resident Evil.
  • Les phases de navigation en bateau ont été revues et sont beaucoup plus agréables. Le pilotage intuitif est fluide, sans prise de tête. La zone du lac fournit une bonne dose d'exploration ce qui est appréciable.
  • L’intro et le générique de fin sont mieux réalisés et plus adaptés au contexte du lore pour ce remake. Mention spéciale au générique de fin avec sa sublime chanson.
  • Le mode photo avec ou sans copyright, est toujours appréciable pour se faire de jolis fond d’écran.
  • La réorganisation automatique possible de l'inventaire dans la mallette pour un gain de temps appréciable.
  • Les dialogues, que ce soit en VO ou avec les doublages FR, sont tout bonnement excellents et font passer les scènes intermédiaires de façon remarquablement plaisante, en attendant impatiemment de découvrir la suivante.
  • La direction artistique a réussi son challenge : les décors sont magnifiques, les effets de lumières somptueux dans les alternances de pénombre et de lumière et… chose la plus importante qui sautera aux yeux des fans de Resident Evil 4, ce remake est le plus respectueux (je n'ai pas dit le meilleur) de tous les remakes produits à ce jour sur la base de son matériau d’origine, malgré les quelques changements apportés à certaines scènes.


Ils sont venus, ils sont tous là

Petit focus sur les personnages accompagnant Leon dans cette histoire et la façon dont Capcom les a remaniés :

Et on commence par Ashley Graham, la fille du président des États-Unis d’Amérique, que Leon est venu sauver de la secte "Los Illuminados", emmenée par un certain Lord Osmund Saddler. Ashley est ici plus adorable, plus naturelle. Ses réactions en fonction des situations sont réalistes et son atout charme préservé. Leon pourra lui donner l'ordre de se rapprocher de lui ou de reculer pour garder ses distances avec le danger environnant. Elle vous aidera aussi à atteindre des zones convoitées autrement inaccessibles. Enfin, sachez qu'à de rares moments la planque sera toujours possible.



Luis Serra est quant à lui un partenaire de jeu sérieux, sur lequel on ne parierait pas sa chemise de prime abord mais qui se révèle plutôt utile, même si son efficacité dans les combats ne dépasse pas celle d’une Sheva Alomar dans Resident Evil 5.



Le traitement réservé à Ada Wong est surement celui qui m’a le plus déçu. Physiquement d’abord, elle fait un peu moins naturelle que les autres personnages, et ses apparitions, bien que bien trempées, restent trop rares à mon goût. L’absence des mode bonus Assignment Ada et Separate Ways (ce dernier étant complémentaire à l’histoire principale), montre que Capcom a l'intention de morceler son titre comparativement à la version PS2 qui proposait ces deux modes + le mode Mercenaires sur la galette. Gageons que le marchand Capcom ait pu nous garder "Separate Ways" bien au chaud contre quelques pesetas ! Hehehe, Thank You !



Jack Krauser : Le Major instructeur de notre brave Leon se rappelle aux bons souvenirs de l’Opération Javier (Resident Evil The Darkside Chronicles) tout en jurant de dominer le monde avec Lord Saddler, mais pour cela il doit encore affronter sa bleusaille Leon S. Kennedy dans un combat épique qui pique. Certainement le personnage secondaire qui a bénéficié le plus d’attention et qui reste le mieux présenté à l’écran dans cette aventure.



Ramon Salazar : Un châtelain enfantin dans l’original qui a ici perdu tout son cabotinage. Il n’en reste pas moins redoutable et exécrable dans son affrontement final avec Leon.



Conclusion

Voilà ce que je pouvais vous dire sur ce remake de Resident Evil 4, un terme de "remake" qui fera certainement débat lorsque vous l’aurez terminé. Pour ma part, j’appelle plutôt cela une mise à jour du titre aux technologies actuelles, certes majestueusement sublimée par le RE Engine et le savoir-faire de toute l’équipe de développement chez Capcom, mais ce n’est pas cette version qui va me réconcilier avec le titre, trop long, encore trop orienté action et bien trop semblable à l’original si on prend de la hauteur. Il n'y a pas de grandes surprises, et malgré son côté horrifique bien plus réussi qu’en 2005, sans pour autant atteindre le niveau de stress d'un remake comme Dead Space, il me laisse à dire qu’il a d’abord été conçu pour les joueurs d'aujourd'hui qui vont en avoir pour leur argent (et c’est bien là le principal). Il est aussi fait pour les fans hardcore indéniablement, et nul doute que ceux qui l’ont adulé en 2005 seront très satisfaits par ce choix fait par Capcom de rempiler avec un mininum de risques.
Mais pouvait-il en être autrement pour ce monument du jeu vidéo quasiment intouchable ?

Note Globale : 8/10
Testé par Hunk sur version Xbox Series X

Plus loin : Lorsque vous aurez terminé le jeu, une partie New Game + vous proposera de reprendre n'importe quel niveau de difficulté avec votre arsenal customisé et les objets de soins et de munitions restant en votre possession. N'hésitez pas à dépenser vos point de complétion des défis déjà réalisés dans la boutique spéciale pour récolter tous les modèles des trésors, armes, personnages et ennemis du jeu, les fabuleux concepts arts, les costumes et armes bonus. La page des défis quant à elle répertorie l'ensemble des challenges à réaliser en relation avec l'histoire, les bases du jeu, les armes à votre disposition, les combats et vos exploits !